Sans gaz russe, la situation serait “difficile” pour la Suisse, a averti son ministre de l’Economie, qui a mis en avant la nécessité de développer des énergies alternatives pour réduire la dépendance énergétique en hiver.
“La Suisse est totalement dépendante des importations de pétrole et de gaz”, a reconnu Guy Parmelin lors d’une émission lundi soir de la SRF, la radio télévision suisse alémanique. Le ministre était interrogé sur les conséquences d’une perturbation des approvisionnements pour le pays alpin suite à la récente décision de Moscou de suspendre les livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie.
M. Parmelin a souligné que l’Etat ne pouvait pas intervenir : en Suisse, les importations de gaz dépendent du privé, qui s’approvisionne sur les marchés européens. En cas de rupture, le pays dispose cependant de réserves obligatoires qui pourraient minimiser l’impact, a-t-il nuancé.
Selon l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays, la Suisse fait en outre partie des Etats européens où la consommation de gaz naturel est la plus basse. Il représente environ 15% des besoins énergétiques. Le pays compte sur le gaz pour le chauffage et la cuisine dans le cadre domestique. Il concerne environ 300.000 ménages qui se chauffent au gaz, a précisé cet office fédéral dans un courriel à l’AFP, mais est également utilisé dans l’industrie et l’artisanat.
La Suisse, très dépendante de la Russie
La Russie n’en reste pas moins le principal fournisseur, même si la Suisse ne s’y approvisionne pas directement. Les importations se font par le biais des marchés européens à travers des contrats à long terme, complétés par des achats sur le marché au comptant. En 2021, 43% du gaz acheté venait de Russie, devant la Norvège (22%), l’Union européenne (19%) et l’Algérie (3%), les 13% restants se répartissant entre divers pays.
“Cela fait longtemps que nous voulons minimiser cette dépendance, par exemple avec des énergies alternatives”, a expliqué le ministre de l’Economie, qui a cité l’énergie solaire. “Mais cela prend du temps”. En cas de perturbations des approvisionnements en gaz, il a notamment suggéré de demander aux ménages de baisser d’un à deux degrés la température en hiver. Un degré de moins permettrait de réduire “de 5 à 7%” la consommation de gaz, selon lui.