La Suède mettra en œuvre à partir du 1er juillet un nouveau règlement maritime destiné à contrôler plus strictement les navires étrangers transitant dans ses eaux, en particulier ceux liés à la flotte russe dite « fantôme ». Cette décision intervient dans un contexte d’inquiétude croissante concernant la sécurité des infrastructures maritimes en mer Baltique, après une série d’incidents impliquant des navires sans assurance identifiable ni propriétaire clair.
Une surveillance élargie à toutes les zones maritimes suédoises
Selon un communiqué publié par le gouvernement suédois, les garde-côtes et l’Administration maritime suédoise devront désormais recueillir des informations détaillées sur les assurances de tout navire entrant dans les ports, traversant les eaux territoriales ou naviguant dans la zone économique exclusive de la Suède. Cette mesure s’applique à tous les navires étrangers, sans distinction de pavillon, mais vise directement les pétroliers soupçonnés d’être liés à des opérations d’évitement des sanctions occidentales.
Le Premier ministre Ulf Kristersson a déclaré que cette mesure s’inscrivait dans une stratégie de dissuasion et de collecte d’informations stratégiques. « Cela fournit également à la Suède et à nos alliés des informations importantes sur des navires qui pourraient être inscrits sur des listes de sanctions », a-t-il indiqué dans le même communiqué.
Une réponse à la montée des risques géopolitiques
Depuis la fin de l’année 2024, les autorités finlandaises et suédoises ont renforcé leur vigilance face à des événements en mer Baltique affectant des câbles sous-marins et des infrastructures énergétiques. Ces incidents sont régulièrement attribués à des navires opérant dans des conditions opaques, souvent sans assurance, et soupçonnés d’agir pour le compte de la Russie.
Le 20 mai, l’Union européenne a adopté un 17e paquet de sanctions contre la Russie, incluant près de 200 navires identifiés comme faisant partie de cette flotte fantôme. Le gouvernement suédois a précisé que les nouvelles règles ne visent pas uniquement à sanctionner, mais à accroître la sécurité maritime et à anticiper d’éventuelles menaces sur les réseaux énergétiques ou de communication.
Pression accrue sur les routes pétrolières russes
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie a multiplié les exportations maritimes de pétrole à l’aide d’une flotte dont les entités propriétaires ou les assureurs ne sont pas formellement identifiés. Cette flotte permet à Moscou de contourner les restrictions internationales et de maintenir son commerce pétrolier à flot malgré les embargos.
Les nouvelles exigences suédoises s’ajoutent aux efforts déjà engagés par d’autres États membres de l’Otan et de l’Union européenne pour limiter la capacité logistique maritime de la Russie. « Nous constatons un nombre croissant d’incidents préoccupants en mer Baltique, ce qui exige que (…) nous nous préparions au pire », a ajouté M. Kristersson.