Le gouvernement suédois a annoncé la mobilisation de $20,2bn en prêts publics pour soutenir la construction de nouveaux réacteurs nucléaires sur une période de 12 ans. Ce financement vise à relancer la filière nucléaire civile et à répondre aux besoins croissants en électricité du pays, après plusieurs années de retrait progressif.
Les prêts seront proposés à des conditions plus avantageuses que celles du marché financier traditionnel, afin d’encourager les investissements dans des infrastructures nucléaires de nouvelle génération. Ce mécanisme fait partie d’un plan plus large pour garantir un approvisionnement électrique stable et réduire la dépendance énergétique, dans un contexte géopolitique marqué par l’instabilité des marchés.
Un appui structurant pour les entreprises du secteur
Le programme de financement cible prioritairement les entreprises souhaitant développer des réacteurs nucléaires modulaires, ou SMR (Small Modular Reactors), sur des sites identifiés par les autorités. Une première série de trois à cinq unités pourrait être installée à la centrale de Ringhals, dans le sud-ouest de la Suède, pour une capacité cumulée de 1 500 mégawatts, soit l’équivalent de deux réacteurs conventionnels.
Actuellement, six réacteurs sont en fonctionnement dans le pays, représentant près de 30% de la production nationale d’électricité. Entre 2016 et 2020, la fermeture de quatre réacteurs avait fragilisé cette capacité. Le gouvernement entend désormais inverser cette tendance, en réactivant la filière nucléaire comme pilier de sa stratégie énergétique à long terme.
Une stratégie de retour au nucléaire assumée
La ministre de l’Énergie, Ebba Busch, a qualifié cette initiative de « moment décisif pour l’énergie en Suède », insistant sur la nécessité de garantir un accès fiable à l’électricité pour l’ensemble de l’économie. Ce plan marque un tournant majeur, après plusieurs décennies de retrait progressif enclenché par un référendum non contraignant en 1980, qui avait acté une sortie lente du nucléaire civil.
Le projet de financement s’inscrit dans une feuille de route plus large présentée en 2023, qui prévoit un recours accru à l’énergie nucléaire pour répondre aux besoins de consommation, notamment industriels. La construction des nouveaux réacteurs pourrait être confiée à des groupes publics ou privés, sous réserve de leur éligibilité au programme de prêts gouvernementaux.