Le conglomérat minier Elga prévoit que la Pacific Railway, nouvel axe ferroviaire stratégique destiné au transport de charbon en Extrême-Orient russe, atteindra une capacité annuelle de 30 millions de tonnes en 2026. Ce seuil s’inscrit dans la montée en puissance logistique engagée par la Russie pour soutenir ses exportations énergétiques vers les marchés d’Asie-Pacifique.
Un corridor privatif entre Yakoutie et mer d’Okhotsk
La ligne de 531 km traverse la République de Sakha (Yakoutie) et la région de Khabarovsk pour relier le gisement charbonnier d’Elga à un terminal maritime situé à proximité du cap Manorsky. En intégrant les voies secondaires et gares, la longueur totale du réseau atteint 626 km. Selon Elga, les travaux ont été réalisés dans des délais courts, sous des contraintes logistiques et climatiques importantes.
Dès 2025, l’infrastructure fonctionnera en mode test afin de vérifier la stabilité des systèmes, évaluer les flux et optimiser les procédures d’exploitation. Actuellement, environ 2 000 wagons circulent chaque jour sur la ligne. La capacité projetée devrait être atteinte après cette phase de rodage.
Un projet ferroviaire intégré et autofinancé
Les investissements engagés dans la construction de la Pacific Railway se sont élevés à 146,6 milliards de roubles (1,8 milliard $), conformément aux estimations initiales. Aucun dépassement budgétaire n’a été signalé. L’infrastructure est détenue et exploitée par Elga, garantissant un contrôle direct sur la logistique de sortie du charbon vers les installations portuaires.
Cette ligne constitue une alternative aux corridors de transport fédéraux russes, souvent saturés. Elle permet à Elga de sécuriser l’exportation de son charbon en s’affranchissant des goulets d’étranglement structurels.
Un levier d’exportation vers les marchés asiatiques
Avec une capacité dédiée au transport de houille thermique, la Pacific Railway s’inscrit dans la stratégie russe d’expansion de ses débouchés vers l’Asie de l’Est. Le port de Manorsky, relié à cette ligne, ouvre un accès direct aux routes maritimes vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Aucun détail n’a été communiqué concernant la répartition des volumes futurs entre ces destinations.
La mise en service complète du corridor est prévue pour s’aligner avec l’augmentation des capacités d’extraction sur le site d’Elga. Le groupe entend ainsi renforcer la compétitivité de ses flux charbonniers dans un contexte de forte demande régionale et de reconfiguration des circuits d’approvisionnement.