La Russie va reprendre ses livraisons de gaz à l’Italie après les avoir suspendues samedi en raison d’un “problème” en Autriche, par lequel le gaz russe passe, a annoncé mercredi le géant gazier russe Gazprom.
“Gazprom, en collaboration avec des acheteurs italiens, a réussi à trouver une solution pour le format d’interaction dans les conditions des changements” de régulation côté autrichien intervenus “fin septembre” et qui avaient entraîné la suspension des approvisionnements vers la péninsule italienne, a
indiqué Gazprom dans un communiqué.
Gazprom avait totalement suspendu depuis samedi ses livraisons de gaz à l’Italien Eni en invoquant l’”impossibilité de transporter le gaz à travers l’Autriche” en raison d’une nouvelle réglementation entrée en vigueur le 1er octobre.
Or, l’essentiel du gaz russe livré à l’Italie passe par l’Ukraine, à travers le gazoduc TAG qui arrive à Tarvisio dans le nord du pays, à la frontière avec l’Autriche.
Dans le détail, le blocage était dû “au fait que Gazprom aurait dû donner une garantie monétaire pour le passage du gaz au transporteur acheminant le gaz d’Autriche en Italie, qui n’existait pas auparavant, et Gazprom n’a pas payé”, avait expliqué lundi le PDG d’Eni, Claudio Descalzi.
Le régulateur du secteur autrichien, E-Control, “a (lui) annoncé qu’il était prêt à confirmer les nominations de transport de Gazprom Export, ce qui permet la reprise des livraisons de gaz russe à travers le territoire autrichien”, s’est félicité Gazprom mercredi.
Eni “informe que les flux de gaz fournis par Gazprom ont repris aujourd’hui”, a confirmé le géant italien, se réjouissant dans un communiqué de “la résolution, par Eni et les parties concernées, des contraintes
résultant des nouvelles réglementations introduites par les autorités de régulation autrichiennes”.
E-Control avait appelé ces derniers jours le puissant gazier russe à “se conformer” aux nouvelles règles et “à prendre les mesures nécessaires pour remplir ses obligations” contractuelles.
Lundi, le géant italien des hydrocarbures Eni s’était de son côté déclaré prêt à débourser 20 millions d’euros de garantie pour débloquer la suspension et reprendre la livraison de quelque 20 millions de mètres cubes de gaz russe par jour.
Interrogé mercredi par l’AFP sur un possible paiement réalisé côté italien, Eni n’avait pas encore communiqué en milieu de matinée.
“Le blocage n’est absolument pas dû à des raisons géopolitiques”, avait toutefois assuré M. Descalzi, au moment où les pays européens craignent que la Russie n’arrête définitivement ses livraisons de gaz à l’Europe sur fond d’offensive russe en Ukraine.