Russie-Europe : Une confrontation sévère dans le domaine de l’énergie
La Russie se dit prête pour une « confrontation sévère » avec l’Europe dans le secteur de l’énergie.
Nikolai Kobrinets, directeur de la coopération européenne au ministère russe des affaires étrangères, déclare dans une interview accordée à Interfax :
« La Russie reste un fournisseur fiable, un garant de classe mondiale de la sécurité énergétique. Nous apprécions cette réputation, mais nous sommes prêts à une confrontation sévère dans le secteur de l’énergie, si le besoin s’en fait sentir ».
Selon lui, la Russie dispose de « nerfs plus solides », et une telle confrontation ne profiterait pas à l’Union Européenne.
Ces remarques interviennent suite à l’annonce de la Commission Européenne le 11 mars. Cette dernière vise à éliminer progressivement les combustibles fossiles russes d’ici 2027. Ces mesures font suite au Sommet de Versailles. Les dirigeants européens se réunissent afin de coordonner de nouvelles réponses et sanctions suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La Commission souhaite également réduire de deux tiers la demande de l’Union en gaz russe.
De nouvelles sanctions sont au cœur des discussions, telles qu’une interdiction plus immédiate des importations de pétrole et de gaz russe.
Concernant d’éventuelles nouvelles mesures, Emmanuel Macron déclare que :
« Rien n’est exclu »
La décision de l’UE intervient après que les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé des interdictions et des réductions progressives des importations de pétrole et de produits russes. Ce qui renforce ainsi l’ampleur des sanctions visant le Kremlin.
Une circulation jusqu’à présent « normale » du gaz vers l’Europe
Le 7 mars, le prix du gaz à un jour sur le hub de référence néerlandais TTF était de 212 euros/MWh, Soit un record absolu et 230 % de plus qu’au début de l’année 2022, selon les évaluations de S&P Global Commodity Insights.
Selon Gas infrastructure Europe, les sites de stockage européens n’étaient remplis qu’à 77 % de leur capacité l’été dernier. Le 8 mars 2022, les installations de stockage ne comptent que 26 % de remplissage. Il s’agit donc d’une baisse conséquente.
James Huckstepp, responsable de l’analyse du gaz chez S&P Global Commodity Insights, déclare :
« Les prix mondiaux du gaz se sont temporairement éloignés des fondamentaux au jour le jour pour être presque entièrement déterminés par l’incertitude entourant l’approvisionnement futur de la Russie ».
D’après son analyse, le gaz continue jusqu’à présent de circuler normalement vers l’Europe. Cependant, les prochaines sanctions risquent, potentiellement, de perturber l’approvisionnement.