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La Russie perd son influence dans l’OPEP+

La Russie et l’OPEP+ restent alignées. Cependant, l'influence du Kremlin au sein du groupe des principaux exportateurs de pétrole semble affaiblie par les sanctions et le contrecoup international de sa guerre en Ukraine.

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Alors que l’alliance OPEP+ s’apprête à tenir sa prochaine réunion virtuelle le 5 mai pour décider des niveaux de production de brut de juin, la production russe est déjà en baisse. De plus, ses exportations seront encore plus touchées par une interdiction de l’UE d’importer du pétrole russe. Ainsi, l’influence de la Russie au sein du groupe semble affaiblie.

La Russie voit sa production et son influence baisser

Toutefois, l’Arabie saoudite et le reste de l’OPEP maintiennent leur alliance avec la Russie. Ceci malgré les pressions intenses exercées par les États-Unis pour pomper davantage de pétrole et atténuer la hausse des prix provoquée par le conflit. Néanmoins, l’utilité de Moscou dans la gestion de l’offre de brut sur le marché pétrolier est déjà très réduite.

Paul Sheldon, conseiller géopolitique en chef de S&P Global Commodity Insights, déclare :

« Le rôle autrefois central de la Russie dans l’élaboration des politiques de l’OPEP+ est désormais moins certain. Ceci compte tenu des perturbations prévues en matière d’exportations et des arrêts de production. Mais la dynamique du marché avait déjà réduit l’importance des décisions officielles de l’OPEP+ par rapport aux deux dernières années. »

Il est presque certain que la Russie contribuera au déficit croissant de l’offre de l’OPEP+. Sa production est tombée à 10,04 millions b/j en mars, bien en dessous de son quota de 10,331 millions b/j, selon la dernière enquête Platts de S&P Global sur la production du groupe.

Pourtant, ce chiffre représente encore 23,6 % de la production totale de l’OPEP+. Cependant, il devrait encore diminuer.

Les estimations préliminaires de S&P Global concernant la production russe pour avril indiquent une baisse de 1 million de b/j par rapport à mars. Les sanctions occidentales croissantes devraient entraîner la réduction de quelque 3 millions de b/j d’ici août.

L’alliance fragile entre l’OPEP+ et la Russie

Pour l’instant, les membres de l’OPEP+ affirment qu’il n’est pas nécessaire d’abandonner leur allié. Ils prévoient que le marché pétrolier pourrait avoir besoin de l’influence du Kremlin une fois la guerre terminée. Toutefois, cette position pourrait devenir plus difficile à défendre si le conflit en Ukraine se prolongeait ou s’intensifiait.

Pourtant, la participation de la Russie a aidé l’OPEP à restaurer sa crédibilité. La part de marché du groupe était en baisse depuis des années. En cause, la croissance de la production américaine de schiste et d’autres productions non OPEP. Par conséquent, cela a incité le bloc à s’allier à la Russie et à neuf autres pays en 2017 pour former leur coalition actuelle. Celle-ci contrôle désormais environ la moitié de la capacité de production mondiale.

L’analyse du secrétariat de l’OPEP indique que le ralentissement de la croissance de la demande et la libération des stocks stratégiques de pétrole par plusieurs nations consommatrices sous l’impulsion des États-Unis, entraîneront un excédent d’offre de 1,9 million de b/j pour l’année.

Ainsi, l’étude suppose que l’alliance continuera à augmenter ses quotas de 432 000 b/j chaque mois jusqu’en octobre, comme prévu. Toutefois, elle ne tient pas compte d’une éventuelle perte de production russe due aux sanctions, qui pourrait absorber cet excédent.

Les conséquences de la guerre en Ukraine

Malgré l’augmentation des recettes pétrolières et gazières, la guerre sera coûteuse à long terme pour les finances de la Russie. Elle lui fera perdre des parts de marché pour ses exportations d’hydrocarbures. George Voloshin, responsable de la branche parisienne d’Aperio Intelligence, estime que les recettes pétrolières sont tombées à environ 380 millions de dollars par jour, contre 415-430 millions de dollars avant la guerre.

Début 2022, S&P Global a estimé le seuil de rentabilité des prix du pétrole pour la Russie à 65 dollars par baril. Il est sans doute plus élevé aujourd’hui. Ceci en raison des pertes d’exportations attendues, ainsi que des remises de prix extrêmes que les entreprises russes ont dû absorber pour séduire les acheteurs face à la menace de sanctions.

S&P Global a évalué le pétrole brut russe Urals à 71,48 $/b, contre 106,125 $/b pour le Brent daté le 3 mai. À titre de comparaison, l’Urals était évalué à 90,72 $/b et le Dated Brent à 100,48 $/b le 23 février.

Les clients asiatiques s’arrachent les remises russes. Cette situation met la Russie en concurrence directe avec les principaux membres du Golfe de l’OPEP sur leur marché clé. De plus, les rabais sur l’Oural ont entraîné une baisse significative des recettes pétrolières de la Russie.

Les fermetures croissantes, le risque de sanctions plus sévères et la politique de l’OPEP+ détermineront les niveaux de production de pétrole russe et la santé de son économie dans prochains mois.

Pour les ministres de l’OPEP, le redressement du secteur pétrolier russe est vital pour la pérennité de l’alliance. Cette dernière devra faire face à la transition énergétique tout en répondant à la demande énergétique post-pandémique. En conclusion, une guerre prolongée pourrait obliger l’OPEP à réévaluer ses liens avec la Russie.

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