La Russie a lancé une attaque combinée de 35 missiles et 60 drones contre des infrastructures énergétiques ukrainiennes, dans ce que Naftogaz décrit comme la plus vaste offensive contre le secteur gazier depuis le début de la guerre en 2022. L’armée de l’air ukrainienne a rapporté que 18 missiles et 78 drones ont atteint leurs cibles, tandis que les autres ont été interceptés. Les frappes ont visé principalement des installations d’extraction de gaz.
Des installations critiques visées dans deux régions stratégiques
Les régions de Kharkiv, dans le nord-est, et de Poltava, au centre du pays, ont été lourdement touchées. L’entreprise publique Naftogaz a confirmé que plusieurs sites ont subi des dommages considérables, certains étant qualifiés de critiques. Le président-directeur général de Naftogaz, Serguiï Koretsky, a dénoncé une campagne délibérée contre les infrastructures civiles, affirmant que l’objectif était de compromettre l’approvisionnement énergétique hivernal.
L’opérateur privé DTEK a également signalé des dégâts importants sur ses installations, sans fournir de détails sur l’étendue des interruptions. À ce stade, aucune estimation n’a été communiquée concernant l’impact direct sur la production nationale de gaz ou sur la distribution intérieure.
Une stratégie récurrente à l’approche de l’hiver
La Première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko a accusé Moscou de vouloir perturber la saison de chauffage. Selon les données gouvernementales, les frappes de l’hiver précédent avaient déjà réduit de moitié la production nationale de gaz. Les premières frappes ciblées contre le réseau gazier ukrainien avaient été observées l’hiver dernier, après deux années de bombardements généralisés sur les installations électriques.
Le ministère russe de la Défense a reconnu avoir mené des frappes « massives avec des armes de haute précision » contre des infrastructures soutenant, selon lui, les capacités militaro-industrielles de l’Ukraine. Les autorités russes n’ont pas précisé la nature exacte des cibles visées ni publié d’évaluation des dommages infligés.
Ripostes ukrainiennes sur des installations pétrolières en Russie
En réponse à ces frappes, l’Ukraine poursuit ses attaques contre des installations pétrolières sur le territoire russe. Une source au sein du Service de sécurité d’Ukraine (SBU) a affirmé qu’un drone ukrainien avait atteint une raffinerie située dans la région d’Orenbourg, à environ 1 400 kilomètres de la frontière. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent un impact suivi d’une colonne de fumée, bien que leur authenticité ne soit pas confirmée.
Le gouverneur régional russe a reconnu une frappe de drone sur une installation industrielle sans fournir davantage d’informations. Aucune donnée officielle n’a été communiquée sur l’éventuel impact économique ou opérationnel pour la raffinerie concernée.
Pression judiciaire internationale sur les responsables militaires russes
En 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre l’ancien ministre russe de la Défense et le chef d’état-major pour leur rôle dans les frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Ces attaques sont considérées comme des crimes de guerre au regard du droit international humanitaire. Les frappes systématiques sur les sites de production de gaz marquent une évolution dans la stratégie militaire russe, visant désormais à cibler les ressources énergétiques primaires avant l’hiver.