La Russie fait pression sur le gaz alors que les Européens tentent de sortir de leur dépendance vis-à-vis de Moscou. Les prix du gaz atteignent des records historiques. Face à la situation, les ministres européens de l’énergie organisent une réunion d’urgence, le 9 septembre.
Tandis que les prix du gaz continuent d’augmenter, Moscou utilise le gaz pour faire pression sur les Européens. Gazprom prévoit d’interrompre ses livraisons à Engie, groupe énergétique français. De plus, le pipeline Nord Stream 1 ferme pendant trois jours pour maintenance. Avant le pic de demande en hiver, les entreprises et les ménages se préparent en remplissant les installations de stockage.
La pression russe sur le gaz
La Russie continue de faire pression sur les Européens via son gaz.
Gazprom réduit l’approvisionnement du français Engie. La société russe justifie la réduction des livraisons de gaz du fait d’un désaccord entre les parties sur l’application de contrats. S’ajoute à cela, la fermeture du pipeline Nord Stream 1 pour maintenance de mercredi jusqu’à samedi.
Pourtant, Moscou invoque des « problèmes technologiques causés par les sanctions occidentales contre la Russie ». Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce sont les seuls obstacles à l’approvisionnement en gaz via Nord Stream 1.
De ce fait, Dmitri Peskov déclare :
« Il y a des garanties [pour le redémarrage de Nord Stream 1] que, mis à part les problèmes technologiques causés par les sanctions, rien n’entrave les approvisionnements. »
Du côté des Occidentaux, Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique, commente:
« Très clairement, la Russie utilise le gaz comme arme de guerre et nous devons nous préparer au pire scénario d’une interruption complète des approvisionnements. »
Par conséquent, les prix du gaz explosent. Par exemple, les prix de gros néerlandais du gaz de référence augmentent de nouveau, mardi après-midi, après un premier recul. L’augmentation représente 1,5%, soit 271 €/MWh. À savoir, les prix sont à des niveaux plus de cinq fois supérieurs à ceux observés il y a un an.
Par ailleurs, les pays occidentaux craignent que la stratégie russe soit de faire augmenter les prix du gaz pour affaiblir les opposants à son invasion de l’Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenskiy, qualifie cette tactique de « terrorisme économique ». Toutefois, Moscou conteste cette accusation.
La réponse des Européens
Face à la pression russe et l’explosion des prix du gaz, les Européens réagissent en se concertant. C’est pour cette raison qu’une réunion d’urgence aura lieu le 9 septembre pour discuter de la crise.
Selon une source italienne, l’Allemagne envisage un système de plafonnement des prix sur l’approvisionnement en gaz au niveau européen.
Quant à l’Italie, le Premier ministre, Mario Draghi est en faveur du plafonnement des prix. Ce dernier appelle à prendre des mesures pour dissocier le coût de l’électricité du prix du gaz. De ce fait, les ménages européens pourraient payer les sources moins chères telles que les énergies renouvelables.
En outre, Mario Mehren, CEO chez Wintershall Dea AG, a confié aux journalistes, en marge d’une conférence en Norvège:
« Les prix que nous avons actuellement sont insensés. Ce n’est même pas ce qu’un producteur de gaz recherche, car au final, nous allons détruire massivement la demande pour notre produit. »
Pour rappel, Wintershall Dea AG est une société énergétique allemande. Il en découle que le directeur général de cette société allemande estime que la demande de gaz prévoit de chuter à long terme, en raison des niveaux de prix actuels.
Ainsi, Moscou utilise le gaz pour affaiblir ses rivaux. Les Européens sont en voie de plafonner les prix du gaz pour diminuer les impacts de la crise sur les consommateurs.