L’organisation du groupe reste à définir, car elle doit s’adapter à la guerre en Ukraine et un manque d’investissements. En revanche, la Russie, troisième producteur mondial de pétrole brut, continuera d’y jouer un rôle crucial. Sa mise à l’écart en Europe et outre-Atlantique ne semble pas amoindrir son poids dans la coalition.
Selon certains délégués de l’OPEP :
« Dans le cadre de l’OPEP+, il est certain que la Russie sera impliquée. »
La hausse des prix du pétrole profite à l’OPEP+
Les représentants des différents pays producteurs tiennent déjà des discussions informelles sur l’avenir de l’OPEP+. En attendant, la politique actuelle devrait être maintenue, soit une réduction mensuelle de la production de 432 000 b/j. Les prochains quotas pour le mois de juillet seront finalisés lors de la réunion du 2 juin.
Selon les évaluations de Platts, le Brent a atteint 119,67 $/baril le 27 mai, son plus haut niveau sur deux mois. Les prix des produits raffinés ont, eux, atteint des niveaux records dans de nombreuses régions du monde. Pourtant, les responsables de l’OPEP+ indiquent que le marché pétrolier reste relativement équilibré.
Pourtant, la Russie et l’OPEP+ peinent à tenir leurs quotas
Néanmoins, il est probable que les quotas doivent être modifiés à l’avenir. En avril, la production de l’OPEP+ était 2,6 millions b/j en dessous de ses propres objectifs. En outre, la Russie a admis s’attendre à une baisse de 8 % de sa production à cause des sanctions occidentales.
De ce fait, la Russie pourrait même demander une exemption de quotas, comme le font actuellement l’Iran et le Venezuela. Dans cette hypothèse, elle serait peu utile au groupe en termes de gestion de marché. Néanmoins, son poids en tant que producteur pétrolier la maintiendrait en tant que partenaire important.
Kamil al-Harami, analyste indépendant déclare :
« L’OPEP+ n’est pas fiable et ne respecte pas son engagement en matière d’approvisionnement du marché pétrolier. »
L’avenir de l’OPEP+ dans les mains de la Russie ?
Cependant, une relance de l’accord sur le nucléaire iranien ou des sanctions européennes contre la Russie pourraient bousculer le marché. Les ministres de l’OPEP+ doivent donc prendre en compte ces facteurs dans leurs décisions.
Enfin, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis refusent de dépasser leurs quotas fasse à la flambée des prix. Cette situation donne à la Russie un rôle stratégique dans la gestion du marché à venir. Les relations entre celle-ci et l’OPEP+ sont en conséquence déterminantes pour l’avenir du marché pétrolier.