La Russie a récemment exprimé son insatisfaction face à la gestion par l’Allemagne de l’enquête sur les explosions qui ont endommagé les pipelines Nord Stream 1 et 2 en septembre 2022. Ces pipelines, qui transportaient du gaz sous la mer Baltique, ont été gravement endommagés par une série d’explosions, perturbant un élément clé de l’approvisionnement énergétique européen. Moscou a adressé une plainte officielle à Berlin, soulignant ce qu’elle perçoit comme un manquement de l’Allemagne et d’autres pays concernés à remplir leurs obligations en vertu des conventions antiterroristes des Nations unies.
Cette critique intervient après que les autorités allemandes ont identifié un suspect, un instructeur de plongée ukrainien, en lien avec l’attaque. Cependant, malgré un mandat d’arrêt émis à son encontre en Pologne, le suspect a échappé à l’arrestation, une situation que la Russie considère comme un signe d’une enquête vouée à l’échec. Oleg Tyapkin, chef du département européen au ministère russe des Affaires étrangères, a exprimé ses doutes sur la volonté de l’Allemagne de poursuivre sérieusement cette affaire, allant jusqu’à suggérer que l’enquête pourrait être close sans jamais identifier les véritables responsables.
Réactions et Conséquences Diplomatiques
La réaction de l’Allemagne à ces accusations a été relativement mesurée. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères allemand a confirmé que des contacts étaient en cours avec les autorités russes, mais a refusé de commenter davantage l’enquête en cours. Ce silence de Berlin, associé à l’évasion du suspect, alimente les tensions diplomatiques entre la Russie et l’Allemagne, deux pays autrefois liés par une coopération énergétique étroite.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a été plus direct dans ses critiques, affirmant que l’Allemagne doit répondre à toutes les questions soulevées par Moscou. Lavrov a également insinué que l’enquête était manipulée pour détourner l’attention des véritables responsables, qu’il attribue sans preuve à des ordres venant de Washington. Ces accusations, bien que non fondées, renforcent la méfiance croissante entre la Russie et les puissances occidentales, notamment au sujet de l’intégrité des infrastructures énergétiques européennes.