Cette interdiction fait partie des dernières sanctions introduites par l’UE en réponse à l’invasion Russe de l’Ukraine.
De nouvelles sanctions européennes
L’UE a déclaré le 3 juin que son sixième train de sanctions interdisait aux opérateurs de l’UE d’assurer et de financer le transport maritime de pétrole russe vers des pays tiers. Dmitry Medvedev, vice-président du conseil de sécurité russe, déclare :
« Ce problème peut être résolu. L’assurance des approvisionnements peut être assurée en utilisant des garanties d’État dans le cadre d’accords interétatiques avec des pays tiers ».
Les relations commerciales avec la Russie compliquées
Les responsables du commerce, des assurances et du transport maritime ont déclaré qu’une telle interdiction pourrait compliquer davantage les relations commerciales avec la Russie. Le commerce de marchandises brutes et de produits liquides pourrait être compliqué en les rendant plus coûteuses.
Cela pourrait aussi retarder la mise au rebut des vieux navires et pousser à la hausse les taux de fret mondiaux. Enfin, les accords privés avec les propriétaires prêts à faire escale dans les ports sanctionnés pourraient être encouragés.
Une guerre énergétique et commerciale
M. Medvedev a déclaré que l’Europe ne peut pas se couper immédiatement du pétrole russe. Elle devra utiliser des méthodes alternatives pour continuer à l’importer.
« Ils savent qu’ils utiliseront toujours des systèmes « gris » pour obtenir notre matière première et la payer d’une manière ou d’une autre, en contournant leurs propres sanctions idiotes », a-t-il déclaré.
Parmi les autres mesures incluses, figure l’élimination progressive des importations de pétrole brut russe en six mois. D’autres produits raffinés seront également progressivement éliminés en huit mois. M.Medvedv a déclaré qu’en conséquence, les consommateurs européens devront parcourir le monde à la recherche d’importations de même qualité que le pétrole russe.
« Se faisant, ils seront confrontés à une pénurie de certains types de carburants tels que le diesel, qui est nécessaire pour les camions et les équipements agricoles. »
Des sanctions progressives
En outre, les sanctions ont pris immédiatement effet. Elles prévoient toutefois des périodes de transition et certaines exemptions afin de limiter l’impact sur le marché.
Certains États membres sont particulièrement dépendants de la Russie en matière d’oléoducs et ne disposent pas d’alternatives viables. Ils ont donc bénéficié d’une exemption temporaire pour les expéditions de brut par oléoducs. Celle-ci restera en vigueur jusqu’à ce que le Conseil en décide autrement.
Les États membres qui bénéficient de cette exemption ne sont pas autorisés à revendre ce brut à d’autres États membres ou à des pays tiers. Parmi les autres exemptions, la Bulgarie est autorisée à poursuivre ses importations de pétrole par voie maritime jusqu’à fin 2024. La Croatie sera également autorisée à importer du gazole sous vide russe jusqu’à fin 2023.
Outre les mesures allemandes et polonaises, les nouvelles sanctions entraîneront une baisse de 90% des volumes d’importation de pétrole russe.
Des impacts sur les prix du pétrole
Les risques pour la sécurité de l’approvisionnement ont augmenté suite à l’invasion de l’Ukraine et aux sanctions. En conséquence, le pétrole brut russe de qualité supérieure, l’Oural, s’est négocié à des prix très inférieurs à ceux du Brent daté.
Platts a évalué l’Oural à 85,47$/b le 1er juin, contre 122,96$/b pour le Brent daté. Le 23 février, la veille de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Oural s’échangeait avec une décote d’environ 10$/b par rapport au Brent daté.
Les autres mesures incluses dans le sixième train de sanction sont l’interdiction de fournir des services au secteur pétrolier ruse. Elles comprennent aussi de la déconnexion de trois banques russes et du système mondial de messagerie financière SWIFT.