La Russie risque de devenir la cible prochaine d’un ensemble de sanctions émanant de la communauté européenne et de ses alliés. Energynews essaye de faire le point.
Les Etats-Unis et l’Europe pensent envisagent des sanctions communes contre Moscou
Le 14 février, les ministres des Finances du G7 déclarent conjointement que « toute nouvelle agression militaire de la Russie contre l’Ukraine fera l’objet d’une réponse rapide, coordonnée et énergique ». Ils rajoutent : « Nous sommes prêts à imposer collectivement des sanctions économiques et financières qui auront des conséquences massives et immédiates sur l’économie russe ».
Des sanctions inédites contre Nord Stream 2 sont à envisager
Un panel d’analystes avance que les gouvernements américain, britannique, et européen préparent d’agir de concert. Ceux-ci doivent coordonner leurs sanctions contre la Russie d’ici quelques jours.
Les experts prévoient que le gazoduc Nord Stream 2 soit une des grandes cibles de ces sanctions, avec un transit de 55 milliards de m3/an. On n’évoque pas, pour l’heure, d’autres sanctions énergétiques directes.
Eddie Fishman, ancien conseiller sur les questions de sanctions au département d’État sous l’administration Obama livre aussi son analyse. Selon lui, les sanctions américaines doivent commencer fort et continuer de s’intensifier par la suite. Fishman s’attend à un panel de sanction du niveau de celui mis en place contre l’Iran, cela d’ici plusieurs mois.
En ce sens, il déclare : « je pense que c’est en quelque sorte le cours des événements qui se déroulera si Poutine prend la décision d’envahir ». Il précise cependant qu’il n’est pas tenable « que l’énergie soit exclue à long terme si la Russie devait envahir l’Ukraine ».
Plusieurs experts craignent la perspective de dommages collatéraux pour l’économie mondiale
D’autres experts débattent de la viabilité de ces potentielles sanctions sur l’économie mondiale. Selon la chercheuse Maria Shagina, l’inscription de grandes banques publiques russes sur la liste bloquée du département du Trésor doit avoir un impact énorme sur l’économie du pays. Tom Keatinge, directeur du think tank britannique RUSI pense également que les conséquences de sanctions contre la Russie doivent s’internationaliser.
Il explique : « Je ne sais pas pendant combien de temps les économies seraient prêtes à supporter ce genre de pression ». Selon lui, « l’intégration entre la Russie et les économies occidentales signifie qu’il devra y avoir un certain degré d’automutilation ». En somme, l’impact de potentielles sanctions contre Moscou doit se distribuer à l’échelle mondiale.
Différents scenarii de sanctions contre la Russie sont à attendre
Les sanctions financières comprennent un risque pour l’économie mondiale
Joe Biden s’engage à « des conséquences rapides et graves » contre la Russie si elle s’attaque à l’Ukraine. Il envisage en ce sens des sanctions financières pour restreindre les capitaux étrangers, ainsi que le blocage potentiel du service de messagerie financière SWIFT.
La question pétrolière probablement écartée des sanctions contre la Russie
Platts Analytics ne s’attend pas à ce que les États-Unis imposent des sanctions aux clients pétroliers russes. En effet, l’Europe reste fortement dépendante de ces flux. Par ailleurs, les prix du pétrole atteignent déjà à 90 $/b. »Il est peu probable que l’Occident mette en péril des volumes aussi importants », déclare Platts Analytics.
En novembre 2021, La Russie est le troisième fournisseur de pétrole des États-Unis après le Canada et le Mexique. La crise ukrainienne menace évidemment de perturber ces flux énergétiques.
Les responsables américains et européens projettent encore de débattre sur des mesures conjointes qui protègent leurs économies de dommages collatéraux. Les hypothétiques sanctions contre la Russie doivent prendre en compte cette responsabilité complémentaire.