La Roumanie est en discussions avec la Commission européenne afin d’obtenir un report d’au moins cinq ans sur la fermeture de 2,6 gigawatts de centrales électriques alimentées au charbon. Le ministre roumain de l’Énergie, Bogdan Ivan, a déclaré que ces négociations sont en cours pour permettre au pays de disposer du temps nécessaire à la mise en service de nouvelles unités fonctionnant au gaz naturel.
Conformément à son engagement pris dans le cadre du plan de relance financé par l’Union européenne, la Roumanie devait initialement retirer du réseau ses centrales à lignite et à charbon dur d’ici 2026. Toutefois, selon le ministre, les projets de remplacement rencontrent des retards, notamment ceux liés aux centrales à gaz et parcs solaires portés par le secteur public et privé.
Des projets de substitution en retard
L’entreprise publique Complexul Energetic Oltenia s’est associée à OMV Petrom, Tinmar et Alro Slatina pour développer des installations solaires et des centrales à gaz. Cependant, ces projets ne seront pas opérationnels dans les délais initialement prévus. Dans le centre du pays, le groupe privé MAS Group Holding construit également une centrale à vapeur et gaz de 1,7 gigawatt, destinée à remplacer les unités au charbon dur.
Depuis 2023, la Roumanie sollicite un ajournement formel de la date de fermeture des centrales, arguant d’un manque de capacités de remplacement immédiates. Une étude démontrant l’impact économique et énergétique d’une fermeture en 2026 sera transmise à Bruxelles, selon le ministre.
Objectif d’indépendance énergétique d’ici 2032
La Roumanie prévoit d’installer 12,96 gigawatts de nouvelles capacités énergétiques d’ici 2032. Ce portefeuille inclura des unités à gaz, nucléaires, éoliennes et solaires, financées par des fonds européens, des investissements privés et publics. Parmi ces ajouts figurent également 2,25 gigawatts de capacité de stockage énergétique.
Selon Bogdan Ivan, cette stratégie devrait transformer la Roumanie en exportateur net d’électricité au cours de la prochaine décennie. Le pays, aujourd’hui largement autonome sur le plan gazier grâce à Romgaz, OMV Petrom et Black Sea Oil & Gas, compte également sur un vaste projet gazier offshore dont la mise en service est prévue en 2027.