La Roumanie a commencé à livrer du gaz à la Moldavie, petit pays touché par une grave crise énergétique du fait des conséquences de la guerre en Ukraine, selon l’opérateur national roumain Transgaz.
“Le transport de gaz a commencé” samedi, ont déclaré des responsables de la compagnie, cités par l’agence Agerpres.
Contacté par l’AFP, Transgaz n’avait pas répondu dans l’immédiat.
Pour la première fois, Bucarest fournit du gaz à son voisin moldave à travers le gazoduc reliant la ville de Iasi (est) à Ungheni, de l’autre côté de la frontière.
Inauguré en 2014 avec le soutien financier de l’UE, cette connexion de 43 km est dotée d’une capacité théorique de 1,5 milliard de mètres cubes par an, de quoi couvrir les besoins de la Moldavie.
Le gazoduc n’avait jamais été utilisé par la Moldavie qui n’a achevé qu’en 2019 l’interconnexion de 120 km vers sa capitale Chisinau.
Les stations de compression ont été mises en route en 2021.
Jusqu’au début du conflit en Ukraine, il était financièrement plus avantageux pour cette ex-république soviétique d’acquérir son gaz auprès de la Russie dont les tarifs étaient bien inférieurs à ceux pratiqués sur le marché européen.
Mais ces derniers mois, la Moldavie a subi une forte réduction des livraisons du géant Gazprom, dont elle dépendait à quasiment 100%, ce qui a plongé le pays dans un marasme énergétique.
Le gazoduc roumain est apparu comme la seule échappatoire au “chantage énergétique” dénoncé par les autorités moldaves pro-européennes.
Gazprom justifie la baisse des volumes fournis en raison d’impayés et dit craindre que le gaz qui transite à travers l’Ukraine soit intercepté avant d’atteindre la Moldavie, ce que nient Chisinau et Kiev.
La Moldavie n’utilisera désormais que le gaz livré par la Roumanie, laissant la totalité des 5,7 millions de m3 de gaz russe qu’elle reçoit quotidiennement à la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, a indiqué le vice-Premier ministre Andrei Spinu sur le réseau social Telegram.
Celle-ci doit lui fournir en échange une électricité à bas prix produite sur son territoire.
Disposant de la seule centrale thermoélectrique du pays, la Transdnistrie avait abaissé ses livraisons d’énergie vers Chisinau de 70% à 27% de sa production en octobre pour cause de manque de gaz.
A travers cet accord, la Moldavie, victime de pannes d’électricité massives à la suite de frappes russes sur des sites énergétiques ukrainiens, espère réduire les risques de coupures.