La République tchèque a officiellement cessé d’importer du pétrole russe, mettant ainsi fin à plus de 60 ans de dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. Le Premier ministre Petr Fiala a annoncé que le pays reçoit désormais uniquement du pétrole non russe, marquant ainsi un tournant dans la politique énergétique nationale. Cette décision est intervenue en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a entraîné une réévaluation des sources d’approvisionnement en énergie de nombreux pays européens.
Avant cette transition, la République tchèque dépendait principalement de l’oléoduc Droujba, en service depuis les années 1960, pour ses importations de pétrole. En 2024, le pays recevait encore plus de 40% de son pétrole par cette voie. Toutefois, après la mise en place des sanctions européennes, Prague a cherché à diversifier ses approvisionnements, stoppant les livraisons russes début mars 2025.
Depuis lors, la République tchèque reçoit son pétrole par l’oléoduc Transalpin (TAL), un réseau qui relie l’Italie à l’Allemagne et qui est connecté à la République tchèque via la canalisation IKL. Ce changement a été rendu possible grâce à un investissement de 60 millions d’euros pour agrandir l’infrastructure. Le premier chargement de pétrole non russe a été livré le 12 avril 2025. Le volume annuel prévu, atteignant jusqu’à huit millions de tonnes, est suffisant pour garantir la sécurité de l’approvisionnement national.
Une diversification stratégique des sources d’approvisionnement
Le TAL, lancé en 1967, constitue une alternative solide aux anciennes routes d’approvisionnement. Il transporte désormais du pétrole brut provenant de la mer Caspienne, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Le consortium propriétaire de l’oléoduc inclut plusieurs grands acteurs du secteur, dont l’entreprise publique tchèque Mero et les multinationales Shell, Eni et ExxonMobil.
Réponse aux défis géopolitiques et énergétiques
La décision de la République tchèque de se passer du pétrole russe s’inscrit dans un effort plus large de sécurisation de l’approvisionnement énergétique et de réduction de la dépendance à l’égard des ressources russes. Ce choix fait suite à l’arrêt des importations de gaz russe, et le pays prévoit également de cesser d’utiliser de l’uranium russe pour ses centrales nucléaires. Cette transition illustre comment la République tchèque adapte sa politique énergétique aux nouveaux défis géopolitiques en Europe.