Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a décidé d’assurer le financement intégral de la centrale hydroélectrique de Grand Katende. Avec un investissement de 280 millions de dollars, ce projet vise à produire 64 MW d’électricité pour soutenir le développement économique et social dans la région du Kasaï.
Un financement national pour relancer le projet
Le projet, initié dans les années 1960, a longtemps stagné en raison d’un manque de financement extérieur. Malgré l’annonce en 2023 d’une ligne de crédit de 180 millions de dollars par l’Exim Bank de l’Inde, les fonds débloqués se sont avérés insuffisants pour avancer dans la réalisation des travaux.
Face à ces difficultés, les autorités congolaises ont adopté une approche autofinancée. Le gouvernement a structuré le projet en trois phases, permettant de démarrer les travaux immédiatement tout en générant des revenus pour les étapes suivantes.
Des impacts économiques et sociaux attendus
La première phase, prévue sur 24 mois, produira 16 MW d’électricité pour alimenter les villes de Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu. En complément, le projet inclut la construction de 130 km de lignes électriques entre Kananga et Mbuji-Mayi, et de 30 km pour relier Kananga à Bukonde.
Ces infrastructures devraient stimuler l’économie locale en facilitant l’accès à une énergie fiable. Le chantier prévoit également la création de milliers d’emplois pendant la construction.
Un projet marqué par des défis structurels
L’historique du projet est marqué par des interruptions répétées. En 2015, les travaux avaient été suspendus après que 55 % des ouvrages de génie civil étaient achevés et 75 % des équipements électriques acquis. Certains équipements, entreposés dans diverses localités, ont été endommagés ou volés, nécessitant des réparations importantes avant la reprise des travaux.
Un audit réalisé en 2021 a mis en évidence ces défis. Cependant, la relance actuelle, entièrement financée par l’État congolais, marque un tournant significatif dans la gestion des projets d’infrastructure stratégique en RDC.
Une vision pour l’autonomie énergétique
Le choix de financer Grand Katende sur fonds propres illustre une volonté politique de réduire la dépendance extérieure pour des projets critiques. Bien que le calendrier pour l’achèvement des 64 MW complets ne soit pas encore communiqué, les autorités congolaises soulignent que cette approche garantira une mise en œuvre plus rapide et plus souple.