Le géant britannique des hydrocarbures BP a publié son rapport annuel vendredi dernier, faisant état d’une hausse considérable de la rémunération totale de son directeur général, Bernard Looney, en 2022. Sa rémunération totale a en effet plus que doublé, passant de 4,5 millions de livres en 2021 à 10 millions de livres l’an dernier. Si son salaire fixe et son bonus sont restés stables, le montant qui lui a été attribué en actions dans le cadre d’un plan de performance a été multiplié par douze, à 6 millions de livres.
Une flambée des prix des hydrocarbures qui a profité aux majors pétrolières
Comme toutes les majors pétrolières, BP a bénéficié de la flambée des prix des hydrocarbures en 2022, dans la foulée de la guerre en Ukraine. Son résultat annuel a été dopé par cette hausse des cours, ce qui a entraîné d’importantes distributions aux actionnaires. Toutefois, lors de la publication de ses résultats, BP a annoncé un ralentissement de sa transition énergétique, ce qui a été critiqué par les écologistes.
Greenpeace UK dénonce les sommes énormes empochées par les patrons de l’énergie
Greenpeace UK a dénoncé la rémunération considérable des patrons de l’énergie, qui empochent des sommes énormes alors que les familles ont du mal à joindre les deux bouts en ouvrant leurs factures d’énergie. L’organisation appelle à taxer de façon adaptée les bénéfices des géants des hydrocarbures, au-delà de la taxe de 35% sur les bénéfices énergétiques exceptionnels adoptée l’an dernier par le gouvernement britannique.
BP explique la rémunération de son directeur général
BP a indiqué n’avoir versé que 54% du montant contractuel maximum de la rémunération de son directeur général, invoquant un rendement pour les actionnaires plus faible que celui de la plupart de ses concurrents du secteur. Le plan de performance avait également été établi en 2020 en pleine pandémie, à un moment où le prix de l’action était plus faible. Cependant, cette explication n’a pas suffi à apaiser les critiques de Greenpeace UK et d’autres organisations environnementales.
La rémunération du patron de Shell également en hausse
Ben van Beurden, l’ex-patron de Shell, a lui aussi vu sa rémunération flamber en 2022, atteignant 9,7 millions de livres, soit 53% de plus qu’en 2021. Selon l’agence britannique PA, ce montant pourrait encore être gonflé in fine à 21 millions par des primes ou bonus additionnels.
En conclusion, la flambée des prix des hydrocarbures en 2022 a profité aux majors pétrolières, mais a également suscité des critiques quant aux rémunérations considérables de leurs dirigeants.