La Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité indépendante chargée de superviser les réseaux d’électricité et de gaz en France, a publié un document visant à rectifier dix affirmations circulant dans les médias depuis plusieurs semaines. Selon la CRE, plusieurs de ces déclarations sont incorrectes ou manquent de précision, notamment sur les prix, les subventions et les volumes de production électrique.
Des hausses tarifaires jugées exagérées par la CRE
La CRE réfute l’affirmation selon laquelle les factures d’électricité auraient doublé en dix ans, indiquant qu’une telle hausse n’est pas observée sur les données nationales. L’organisme dément également que le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) soit sur le point de doubler, précisant que son évolution reste encadrée et ne reflète pas une telle augmentation.
Concernant le rôle des énergies renouvelables dans l’évolution des prix de l’électricité, la CRE affirme qu’elles ne sont pas responsables de l’augmentation des factures, contrairement à certaines idées reçues. Elle conteste aussi l’annonce d’un investissement de 300 milliards EUR ($321.8bn) pour leur développement, indiquant qu’aucun plan chiffré de cette ampleur n’a été formellement établi.
Soutien public et prix de marché
Le document confirme néanmoins que le soutien public aux énergies renouvelables augmentera en 2025, en lien avec les mécanismes existants. Il précise que le coût pour l’État varie en fonction des prix du marché de gros : plus ces prix sont faibles, plus le soutien public est important pour compenser la différence avec les prix garantis dans les contrats.
L’autorité de régulation considère partiellement vraie l’idée selon laquelle le développement des énergies renouvelables implique une augmentation du budget public. Elle rappelle que des dispositifs tels que les appels d’offres ou les contrats pour différence permettent d’ajuster ce financement en fonction du contexte de marché.
Production nationale et logique de réseau
Le document confirme que la France produit actuellement plus d’électricité qu’elle n’en consomme, mais rejette l’idée que cela rend inutile le développement des capacités renouvelables. La CRE insiste sur le fait que les excédents ne sont ni constants ni suffisants pour garantir la sécurité énergétique à long terme sans nouvelles installations.
Enfin, elle dément que le blackout survenu récemment en Espagne ait été causé par une surproduction solaire. Selon les informations disponibles, l’incident serait lié à d’autres facteurs techniques indépendants de l’énergie photovoltaïque. Le régulateur prévoit d’actualiser régulièrement cette publication en fonction des évolutions du débat public.