La réforme du Marché de l’Électricité Européen reste un débat pour l’Allemagne et la France. En effet, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a souligné que malgré des avancées, il y a encore du chemin à parcourir pour parvenir à un accord.
La Question de l’Énergie Nucléaire
Selon le ministre allemand, le cœur du différend entre les deux pays ne réside pas dans la question de l’énergie nucléaire, qui est bannie en Allemagne mais demeure centrale pour la France. « Nous avons pu nous mettre d’accord sur une voie commune et sur la manière de procéder, mais (…) nous n’avons pas encore parcouru le chemin nécessaire », a déclaré M. Habeck lors d’une conférence de presse.
Un enjeu Crucial
La réforme du marché de l’électricité en Europe est un sujet critique, étroitement lié à la facture énergétique des ménages et des entreprises dans toute l’Union européenne. Un séminaire gouvernemental franco-allemand organisé à Hambourg au début de la semaine a abordé cette question cruciale. Selon M. Habeck, le désaccord ne porte « pour une fois rien à voir avec la forme de l’énergie, qu’elle soit nucléaire ou renouvelable », mais concerne « l’organisation du marché dans les deux pays. »
Le modèle allemand repose sur des acteurs du marché de l’électricité privés, qui doivent gagner sur le marché ce qu’ils investissent. En revanche, le modèle français s’appuie sur le groupe public EDF, endetté à hauteur de près de 65 milliards d’euros, une approche difficilement concevable pour de grandes entreprises allemandes, explique le ministre.
Les préoccupations de l’Allemagne
L’Allemagne craint des distorsions de concurrence avec la France si des mécanismes de régulation ne sont pas inclus dans la réforme, a-t-il expliqué. La Commission européenne propose le développement d’un mécanisme de contrats à long terme entre les producteurs d’électricité décarbonée et les États, ces derniers garantissant un prix fixe aux premiers, avec compensation financière en cas de chute des prix du marché par rapport au tarif convenu.
La Voie de la Clarification
M. Habeck souligne la nécessité de clarifier le rôle d’un groupe public qui, grâce aux garanties de l’État, peut réaliser ce qu’un système d’économie de marché ne peut pas accomplir. L’Allemagne demande également un encadrement plus strict de la redistribution des revenus issus de ces contrats à long terme.
Lors des discussions avec Olaf Scholz au début de la semaine, le président français Emmanuel Macron a annoncé que Paris et Berlin se sont fixé l’objectif de parvenir à un accord d’ici la fin du mois.