La réforme des institutions financières internationales est initiée par la Banque mondiale (WB) et le Fonds monétaire international (IMF) à Marrakech. Ces entités, nées dans les cendres de la Seconde Guerre mondiale, sont confrontées à la nécessité de s’adapter aux défis mondiaux actuels, en particulier le changement climatique. Cependant, le rythme des réformes suscite l’impatience des défenseurs de l’environnement.
Une nouvelle feuille de route
Ajay Banga, le nouveau président de la Banque mondiale, a souligné la nécessité d’une institution plus efficace et plus ambitieuse, avec pour objectif « d’éradiquer la pauvreté sur une planète vivable ». Il a cité l’exemple de l’Uruguay, devenu le premier pays à bénéficier de taux d’intérêt réduits en récompense de ses performances climatiques. Il a également évoqué la possibilité de réduire les taux d’intérêt pour encourager la transition énergétique loin du charbon.
Banga aspire à une capacité de financement supplémentaire de quelque 150 milliards de dollars au cours de cette décennie, puis à une expansion de la taille de la Banque mondiale en impliquant ses actionnaires, les États.
Réformes à petits pas
Les réformes techniques pour optimiser les ressources existantes sont en cours, mais la prochaine phase prendra du temps. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, soutient une approche étape par étape, avec une évaluation des besoins de la BM, suivie d’une augmentation de capital hybride, combinant dette et capitaux propres. Par ailleurs, on n’envisage une augmentation globale du capital de la WB qu’au plus tôt en 2025.
Cependant, certains estiment que ce calendrier est insuffisant face à l’urgence climatique. « On en est toujours au round d’observation », déplore Oscar Soria, directeur de campagne de l’NGO Avaaz. Friederike Röder, de Global Citizen, plaide pour plus d’ambition.
Questions de gouvernance et de financement
Les observateurs espéraient des avancées sur des questions de gouvernance, notamment l’admission du groupe V20, qui regroupe plus de 68 pays vulnérables au changement climatique, dans les institutions du IMF. Cette admission revêt une importance majeure, car elle permettrait de prendre en compte les enjeux climatiques dans la gouvernance financière internationale.
Une autre question sensible est le financement de la Banque mondiale en faveur des énergies fossiles. Les militants de l’environnement demandent la fin de ce soutien. Pourtant, selon Ajay Banga, il y a une limite d’investissements directs dans les énergies fossiles . Cependant, les critiques soulignent l’importance de prioriser les énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique.
Les défis de la réforme des institutions financières internationales sont multiples, mais l’urgence climatique exige des actions plus audacieuses et rapides. L’avenir de la planète en dépend.
Pourquoi cela devrait-il vous importer ? La réforme des institutions financières internationales pour faire face au changement climatique est cruciale pour l’avenir de notre planète. Cet article examine les défis et les avancées lors de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du IMF à Marrakech. Les décisions prises auront un impact sur notre capacité à atténuer les effets du changement climatique et à construire un avenir plus durable pour tous.