La réélection de Donald Trump : un défi pour l’éolien offshore de RWE et Siemens Energy
La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a ravivé les tensions dans le secteur des énergies renouvelables, particulièrement pour les acteurs de l’éolien offshore. Les entreprises allemandes RWE et Siemens Energy, leaders mondiaux du secteur, ont exprimé leur vigilance face aux possibles répercussions sur leurs activités aux États-Unis.
RWE, numéro deux mondial de l’éolien offshore, prévoit de développer deux fermes éoliennes au large de New York et de la Californie d’ici 2030. Ces projets, destinés à alimenter plus de 1,7 million de foyers, pourraient toutefois être ralentis en raison de retards administratifs liés à des permis en attente. La société, basée à Essen, a également exprimé des inquiétudes quant aux droits de douane et barrières commerciales que l’administration Trump pourrait instaurer. « Les chaînes d’approvisionnement internationales seront forcément impactées, ce qui pourrait nous obliger à réorganiser nos activités », a déclaré Markus Kreber, PDG de RWE.
Pour rassurer les investisseurs face à ces incertitudes, RWE a annoncé un rachat d’actions de 1,5 milliard d’euros. Ce geste vise à renforcer la confiance sur un marché déjà fragilisé par les tensions commerciales et les retards prévisibles dans les infrastructures européennes, notamment dans le domaine de l’hydrogène.
De son côté, Siemens Energy, bien qu’inquiète pour ses projets futurs, reste confiante quant aux constructions en cours. « Nous construisons actuellement un parc éolien offshore aux États-Unis, et je ne pense pas que des interruptions soient à prévoir », a affirmé Christian Bruch, PDG de l’entreprise, lors d’une conférence de presse. Il a cependant reconnu que les ambitions à plus long terme pourraient être affectées par une transition politique défavorable.
Lors de sa campagne, Donald Trump a vivement critiqué l’énergie éolienne, qualifiée de « horrible énergie ». Son retour au pouvoir pourrait menacer le plan ambitieux lancé en 2022 par l’administration Biden pour développer l’éolien offshore, un secteur encore embryonnaire aux États-Unis comparé à l’Europe. Pour Siemens Energy, environ 80 % de son marché offshore repose sur le continent européen, offrant une certaine résilience face à une potentielle instabilité américaine.
En dépit des incertitudes, Siemens Energy a annoncé des résultats financiers solides, avec une action en hausse à la Bourse de Francfort. Le groupe, qui avait bénéficié d’un soutien public de 15 milliards d’euros en 2023, affiche des prévisions optimistes, notamment pour ses projets en Europe.