La récente frappe de drone menée par l’Ukraine sur la raffinerie de Taneco, située en Russie et à plus de 1,115 kilomètres de la frontière ukrainienne, a marqué une avancée significative en termes de portée opérationnelle des attaques ukrainiennes. Celle-ci s’inscrit dans un contexte d’intensification des attaques ukrainiennes contre les infrastructures énergétiques russes. Cette attaque a non seulement confirmé la capacité technologique de l’Ukraine à mener des frappes à longue distance mais a également placé sous une nouvelle menace potentielle d’autres infrastructures énergétiques russes, notamment la raffinerie de Taif, située juste au-delà de la portée de frappe précédemment confirmée.
Impact sur l’infrastructure énergétique
La raffinerie de Taneco, une des installations les plus récentes et les plus grandes de Russie, capable de traiter environ 324,000 barils par jour (b/j) de pétrole brut, s’est brièvement embrasée suite à cette frappe avant que l’incendie ne soit éteint après environ 20 minutes. Les détails concernant l’étendue des dommages à la raffinerie restent peu clairs. Selon S&P Global, les raffineries russes ayant une capacité nominale combinée de plus de 1.6 million b/j ont été affectées à divers degrés par les frappes ukrainiennes.
Défis pour la production de carburant
Dans le contexte de ces attaques, des réparations sont en cours à la raffinerie de Norsi, où une unité FCC endommagée pourrait ne pas être opérationnelle avant deux mois, réduisant la production d’essence qui était déjà interrompue depuis le 4 janvier. De plus, l’unité principale de distillation primaire de Norsi, représentant plus de 50 % de sa capacité, n’est pas attendue en service avant juin, tandis que les unités de distillation du brut restent hors ligne dans d’autres sites tels que Syzran et Ryazan.
En réponse, le gouvernement russe a pris des mesures pour assurer les approvisionnements domestiques, notamment en augmentant la production dans d’autres raffineries et en maintenant une interdiction des exportations d’essence jusqu’en septembre pour préserver les stocks avant la saison de demande de pointe. Cependant, les exportations de produits raffinés de la Russie (à l’exception du fioul) ont diminué, passant de 1.7 million b/j en février à 1.6 million b/j en mars, et comparativement à 1.9 million b/j l’année précédente.