La Tema Oil Refinery (TOR) a officiellement repris ses activités de raffinage de pétrole brut après quatre années d’arrêt, selon un communiqué de la société publié le 27 décembre. Ce redémarrage partiel intervient après la réalisation de travaux de maintenance achevés fin octobre, ayant permis de remettre en service les équipements critiques nécessaires à la reprise progressive de la production.
La capacité actuelle de traitement est estimée à 28 000 barils par jour, soit 62 % de la capacité nominale de l’installation fixée à 45 000 barils par jour. La société a précisé que la reprise se fait de manière progressive afin d’assurer la stabilité opérationnelle des unités, dans un contexte de vieillissement des infrastructures et d’endettement accumulé au fil des années.
Validation réglementaire et investissements techniques
La National Petroleum Authority (NPA), organe régulateur du secteur pétrolier en aval au Ghana, a validé la conformité des installations avant d’autoriser la reprise des activités. Parmi les améliorations notables, la TOR a intégré un nouveau four industriel désigné F-61 et prévoit l’installation d’un système de refroidissement par air. Ce dispositif permettrait, à terme, d’accroître progressivement la capacité de raffinage jusqu’à un objectif annoncé de 60 000 barils par jour.
Le site de Tema, inauguré il y a plus de six décennies, avait connu une réduction progressive de son activité, jusqu’à sa mise à l’arrêt complète. Les causes incluaient l’obsolescence des équipements, une sous-utilisation chronique des capacités disponibles et l’accumulation de dettes opérationnelles.
Réduction de la dépendance aux importations
Cette relance s’inscrit dans un contexte de forte pression sur les importations énergétiques. En 2024, les importations de produits pétroliers ont atteint 10,2 milliards $ selon les chiffres de la Bank of Ghana, illustrant l’impact significatif de ce poste sur les réserves en devises du pays. Le gouvernement ghanéen a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de réduire cette dépendance structurelle aux produits raffinés importés.
La remise en service de la raffinerie devrait également contribuer à améliorer la sécurité énergétique locale et à stabiliser les prix du carburant sur le marché intérieur. Jusqu’à récemment, la TOR fonctionnait principalement comme un centre de stockage et de distribution, sans production active.
Environnement financier contraint
La reprise des opérations de raffinage intervient dans un climat financier difficile pour le secteur de l’énergie au Ghana. Le niveau d’endettement global du secteur énergétique dépassait 3 milliards $ au début de 2025, dont environ 1,7 milliard $ dus aux producteurs indépendants d’électricité (Independent Power Producers, IPP). Cette situation continue de peser sur les équilibres budgétaires du pays et sur les capacités d’investissement des acteurs publics et privés du secteur.
Le redémarrage de la raffinerie de Tema, bien que partiel, constitue un jalon technique important pour le secteur pétrolier du pays, avec des répercussions directes sur l’offre locale de carburants raffinés et sur les dynamiques d’importation à court terme.