La Nigerian National Petroleum Corporation Limited (NNPCL) a officiellement relancé l’exploitation de la raffinerie de Port Harcourt, située dans la région pétrolifère stratégique du Delta, au sud-est du Nigeria. Ce redémarrage fait suite à des travaux de modernisation entamés en 2021, après des années de dysfonctionnements dus à des infrastructures vieillissantes et vandalisées.
Ce projet de rénovation, financé à hauteur de 1,5 milliard de dollars par la banque africaine Afreximbank, a été salué par le président Bola Tinubu comme une étape clé pour renforcer l’autonomie énergétique du pays. La capacité de production de la raffinerie atteint désormais 210 000 barils par jour (bpj). Cette mise en service intervient quatre ans après la fermeture des quatre raffineries nationales de la NNPCL, jugées non viables à l’époque.
Un enjeu économique et stratégique
La réouverture de cette raffinerie pourrait avoir un impact significatif sur l’économie locale et nationale. Selon Adewale Dosunmu, professeur de génie pétrolier à l’Université de Port Harcourt, cette relance contribuera au développement des compétences techniques locales, tout en assurant un approvisionnement plus régulier en produits pétroliers tels que le kérosène et le diesel.
Les sous-produits du raffinage ouvriront également de nouvelles opportunités pour les petites entreprises, favorisant ainsi une diversification économique. En outre, cette initiative s’inscrit dans un contexte où le gouvernement nigérian cherche à réduire sa dépendance aux importations de carburants, une mesure particulièrement importante après la suppression des subventions sur les carburants en 2023, qui avait provoqué une flambée des prix et des protestations sociales.
Perspectives pour le secteur énergétique
Le directeur général de la NNPCL, Mele Kyari, a indiqué que des efforts étaient en cours pour réactiver la seconde raffinerie de Port Harcourt ainsi que celles de Warri et Kaduna. Cette démarche vise à repositionner le Nigeria comme un acteur majeur dans le raffinage en Afrique.
Par ailleurs, le redémarrage de la raffinerie de Port Harcourt fait suite à l’entrée en service récente de la raffinerie Dangote, propriété du milliardaire Aliko Dangote. Ces initiatives combinées renforcent la capacité du Nigeria à répondre à ses besoins énergétiques internes tout en visant d’éventuelles exportations.
Avec une demande énergétique croissante et des infrastructures modernisées, le Nigeria espère à terme jouer un rôle de premier plan sur le marché pétrolier régional. Cependant, le succès à long terme de ces projets dépendra de la capacité des autorités à maintenir un environnement opérationnel stable et à gérer les défis liés à la sécurité des infrastructures pétrolières.