La raffinerie Dangote, d’une capacité de 650 000 barils par jour, a mis à l’arrêt son unité d’essence après une panne technique survenue le 29 août. Selon une note adressée aux clients par IIR Energy, cette interruption pourrait durer entre deux et trois mois, en raison de réparations majeures et de remplacements d’équipements initialement prévus pour décembre 2025.
L’unité concernée, la Résidus Fluidisés de Craquage Catalytique (RFCCU) d’une capacité de 204 000 barils par jour, devait redémarrer autour du 20 septembre. Toutefois, les travaux de maintenance requis pourraient prolonger la suspension de l’activité au-delà de cette date. Aucun commentaire n’a été émis par Dangote sur les causes de l’incident ni sur le calendrier exact de remise en service.
Impact sur les exportations et sur la montée en puissance
Cette défaillance intervient alors que la raffinerie nigériane entamait une phase stratégique de montée en cadence. Deux cargaisons d’essence avaient récemment été expédiées vers la côte Est des États-Unis, avec une arrivée prévue à New York d’ici la fin du mois. Ce développement représentait une étape importante pour l’installation, dont les capacités à produire du carburant conforme aux standards nord-américains faisaient l’objet d’une attention soutenue.
La suspension prolongée de l’unité d’essence pourrait ralentir les ambitions du site, qui avait amorcé ses premières livraisons commerciales au deuxième trimestre de l’année. Le projet, présenté comme le plus vaste complexe de raffinage en Afrique, a été construit dans la zone industrielle de Lekki, près de Lagos, avec un investissement initial estimé à plus de $19bn.
Réajustement du calendrier de maintenance
Le report anticipé des opérations de maintenance prévues en fin d’année pourrait permettre de stabiliser la production sur le long terme, bien que cela impose une interruption temporaire de la chaîne d’approvisionnement. L’unité RFCCU, qui joue un rôle clé dans la conversion des résidus lourds en essence, est essentielle pour maximiser le rendement de produits finis destinés à l’export.
L’indisponibilité prolongée de cette unité survient dans un contexte régional marqué par une forte demande en carburant raffiné et une dépendance croissante aux importations. La remise en état complète pourrait ainsi influencer les équilibres de marché à court terme, notamment sur le corridor ouest-africain et les routes transatlantiques.