La raffinerie britannique Lindsey, actuellement en procédure d’insolvabilité, ne dispose plus que de 1,8 million de barils de brut en stockage, une quantité suffisante pour poursuivre ses opérations pendant environ trois semaines seulement. Ce constat alarmant provient d’une récente analyse de la société de conseil en énergie Wood Mackenzie. En raison des contraintes économiques actuelles, les opérations sur le site sont déjà affectées par la réduction du traitement du pétrole brut, conséquence directe de l’arrêt récent de son unité de craquage catalytique fluide (Fluid Catalytic Cracker, FCC). Selon Emma Howsham, analyste senior chez Wood Mackenzie, la raffinerie fonctionne actuellement dans une configuration moins profitable, dite d’hydroskimming, ce qui limite fortement sa rentabilité à court terme.
Un impact direct lié à l’arrêt de l’unité FCC
L’unité FCC, responsable de la transformation du brut lourd en produits pétroliers légers tels que l’essence, constitue le cœur opérationnel et économique de la raffinerie Lindsey. Son arrêt récent a contraint l’installation à fonctionner dans un mode alternatif moins efficace. Cette configuration dite hydroskimming consiste à traiter le brut de façon sommaire, sans produire les marges élevées habituellement générées par la production d’essence raffinée. De ce fait, Wood Mackenzie indique que la raffinerie subit déjà une réduction significative de ses volumes traités, aggravant ainsi sa situation économique déjà précaire. La date exacte de remise en marche de l’unité FCC demeure incertaine, et si celle-ci ne redémarre pas rapidement, l’arrêt complet des opérations pourrait intervenir d’ici quelques jours seulement.
Une menace supplémentaire pour le marché britannique
L’arrêt potentiel de la raffinerie Lindsey représente un enjeu majeur pour le marché énergétique britannique, déjà soumis à une pression intense en raison d’un contexte géopolitique instable et de contraintes d’approvisionnement en brut. Lindsey, l’une des principales raffineries du pays, alimente directement le marché intérieur britannique en carburants tels que l’essence et le diesel. Une interruption prolongée ou définitive des opérations pourrait perturber significativement la chaîne logistique et accentuer les tensions actuelles sur le marché des carburants. Les acteurs économiques et les autorités britanniques surveillent ainsi de près l’évolution de la situation, redoutant des conséquences économiques immédiates et des perturbations logistiques à l’échelle nationale.
Les prochains jours déterminants
Face à ce scénario préoccupant, les prochains jours seront décisifs pour l’avenir de la raffinerie Lindsey. La reprise rapide des opérations de l’unité FCC est désormais impérative pour éviter une aggravation de la crise économique locale et nationale liée à cette installation stratégique. L’ensemble du secteur pétrolier britannique attend avec vigilance les prochaines annonces, conscientes que l’évolution de cette situation pourrait avoir des répercussions durables. Dans ce contexte, le rapport de Wood Mackenzie constitue une alerte sérieuse, renforçant la nécessité d’une réponse rapide et coordonnée de la part des acteurs économiques impliqués.