Les prix du pétrole ont connu un recul ce lundi, avec une baisse de 1,17% pour le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, et une baisse de 1,19% pour le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en avril. Cette baisse s’explique par le scepticisme grandissant des investisseurs quant à la forte reprise économique de la Chine, premier pays importateur de brut au monde. En effet, les prévisions de croissance économique du pays sont moins élevées que prévu, avec une visée d’environ 5% en 2023, l’un des objectifs les plus modestes depuis des décennies. Les investisseurs ont ainsi profité de cette annonce pour « prendre leurs bénéfices ».
Des prévisions de croissance inférieures aux attentes
Le rapport d’activité du gouvernement chinois publié dimanche à l’ouverture de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois, a indiqué que la croissance économique visée pour l’année 2023 serait « d’environ 5% ». Cette prévision, inférieure aux attentes du marché et des investisseurs, a suscité des doutes quant à la capacité de la Chine à retrouver rapidement son niveau de croissance économique d’avant la pandémie. Les investisseurs ont ainsi réagi en prenant leurs bénéfices, entrainant une baisse des prix du pétrole.
Des signes encourageants pour une reprise économique en Chine
Malgré cette baisse des prix du pétrole, les dernières données économiques de la Chine publiées la semaine dernière ont été encourageantes. En effet, deux indices d’activité PMI pour février ont été publiés, dépassant largement les attentes des investisseurs. Ces indices ont constitué les premiers signes concrets de reprise économique depuis l’abandon des restrictions sanitaires. La semaine dernière, le Brent a ainsi grimpé de plus de 3%, et le WTI américain de plus de 4%. Malgré cela, les analystes estiment que les prix du pétrole pourraient rester élevés compte tenu des fortes hausses des prévisions de croissance du PIB mondial et du rebond de la réouverture de la Chine.
Inflation : une préoccupation centrale en Occident
En Europe et aux Etats-Unis, l’inflation reste une préoccupation centrale, pesant sur la demande de pétrole. Selon Tamas Varga de PVM Energy, « le sombre environnement d’investissement actuel » ne s’éclaircira qu’avec des signes tangibles de baisse des pressions inflationnistes en Occident. Il est donc possible que les investisseurs se montrent prudents dans les prochains mois, avec une forte volatilité sur les prix du pétrole.