La production d’électricité nucléaire d’EDF risque encore d’être affectée en 2024 par des chantiers, avec une estimation comprise entre 315 et 345 térawattheures (TWh), selon de premières prévisions publiées par le groupe.
Il s’agit pour l’heure d’une estimation, le “planning de maintenance associé (des réacteurs) étant en cours de consolidation”, précise EDF mardi.
“L’estimation de la production nucléaire 2024 s’explique par un programme industriel dense et la poursuite de la réalisation du programme de contrôle des réacteurs nucléaires dans le cadre du phénomène de corrosion sous contrainte”, découvert l’hiver dernier, a expliqué un porte-parole à l’AFP.
Ces niveaux de production restent en effet bien en deçà de ceux enregistrés en 2018 (393 TWh) et même en 2019 (379,5 TWh), quand démarrait le programme de maintenance programmée sur la période 2019-2024, selon un planning “particulièrement chargé”.
Les problèmes de corrosion découverts l’hiver dernier et ce programme de maintenance, retardé par la crise du Covid, rendent indisponible une grande partie du parc nucléaire et affectent la production nucléaire d’EDF, qui devrait atteindre en 2022 un plus bas historique.
Le groupe électricien a en effet revu à la baisse ses prévisions de production pour 2022, à un niveau compris entre 280 et 300 TWh, et “probablement la moitié basse de la fourchette”, selon un porte-parole.
La moitié de ses 56 réacteurs étaient à l’arrêt à date de mardi pour des problèmes de corrosion ou des maintenances programmées. Cette situation fait peser des menaces sur l’approvisionnement en électricité cet hiver en France, sur fond de crise énergétique européenne et d’envolée des prix alimentées par la reprise post-Covid et le début de la guerre en Ukraine.
Pour 2023, EDF maintient ses objectifs de production nucléaire à 300-330 TWh, contre 340-370 TWh précédemment.