Le marché mondial de la production d’hydrogène est estimé à $145.6bn en 2024 et devrait atteindre $322.3bn d’ici 2035, enregistrant un taux de croissance annuel moyen de 7.45 %. Cette dynamique est soutenue par l’essor des technologies d’électrolyse, l’intégration de la capture et du stockage du carbone (CCS), ainsi que le développement d’infrastructures hydrogène à grande échelle. L’hydrogène se positionne comme une solution de substitution aux combustibles fossiles dans de multiples secteurs.
Les méthodes de production actuelles incluent la réforme du méthane à la vapeur, la gazéification du charbon et, de plus en plus, l’électrolyse alimentée par des sources renouvelables. L’électrolyse alcaline, la membrane échangeuse de protons (PEM), les cellules à oxyde solide et les technologies émergentes à échange d’anions sont en forte progression, soutenues par des investissements dans l’optimisation de rendement et la réduction des coûts.
Un essor différencié selon les régions
L’Amérique du Nord conserve un rôle de chef de file avec des pôles d’hydrogène régionaux, un déploiement accru des piles à combustible et des dispositifs de soutien public. En Asie-Pacifique, la croissance s’accélère grâce à des stratégies nationales net-zéro et des projets d’envergure en Chine, au Japon, en Corée du Sud et en Inde. L’Europe mise sur les corridors hydrogène et les politiques du Green Deal pour accélérer l’adoption industrielle.
Dans les régions du Moyen-Orient, d’Amérique latine et d’Afrique, l’hydrogène est de plus en plus intégré dans les plans d’exportation énergétique. Ces zones investissent dans la production à faible coût afin de répondre à la demande internationale, notamment en Europe et en Asie.
Des applications multisectorielles en pleine expansion
Les secteurs les plus porteurs sont la mobilité (véhicules à pile à combustible, aviation, transport maritime), le raffinage et la chimie (désoufrage, production d’ammoniac et de méthanol), la production d’électricité (turbines à hydrogène, stockage de longue durée) et l’industrie lourde (sidérurgie, ciment, verre). Ces segments stimulent la demande pour un hydrogène plus accessible et plus propre.
Les entreprises industrielles investissent massivement dans la montée en échelle des électrolyseurs et des systèmes de capture du carbone. L’intégration de l’hydrogène dans les stratégies de décarbonation industrielles et de production d’énergie est devenue un levier prioritaire. Plusieurs groupes, dont Air Liquide, Linde, Siemens Energy, Nel ASA et Plug Power, se positionnent comme acteurs clés sur le marché mondial.
Capacité technologique et financement ciblé
Le reformage du méthane à la vapeur demeure dominant, mais son évolution vers des modèles intégrant la capture du CO₂ soutient la production de ce que l’industrie qualifie d’hydrogène « bleu ». D’autres approches, telles que l’oxydation partielle ou le reformage autotermique, se développent pour alimenter les systèmes de transport et les carburants avancés.
Le déploiement des infrastructures de transport, de stockage et de distribution devient un axe stratégique pour accompagner la demande croissante. Les gouvernements financent désormais des feuilles de route hydrogène nationales tandis que les énergéticiens et les groupes industriels multiplient les projets à grande échelle sur plusieurs continents.