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La production kurde complique les ambitions gazières de Bagdad

Le Kurdistan irakien continue d’augmenter sa production pétrolière malgré les restrictions de Bagdad, qui tente de se conformer aux quotas de l’OPEP+ et d'attirer des investissements gaziers des États-Unis pour diversifier ses sources d'énergie.

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La production pétrolière dans la région du Kurdistan irakien s’accroît malgré les efforts du gouvernement central de Bagdad pour la limiter et respecter les quotas de l’OPEP+. Les dernières données de SOMO (State Oil Marketing Organization) montrent que l’Iraq produit 4,33 millions de barils par jour (b/j) en juillet 2024, dépassant de 400 000 b/j le quota imposé de 3,93 millions b/j. Cette situation crée des tensions croissantes entre le gouvernement fédéral et le gouvernement régional du Kurdistan (KRG), avec des menaces de réduction du budget fédéral alloué à la région kurde si les niveaux de production ne sont pas ajustés.

Bagdad cherche à attirer des investissements américains dans le secteur gazier

Pour pallier ces tensions et améliorer sa position économique, l’Iraq mise sur le développement de son secteur gazier. Le ministre du Pétrole, Hayan Abdel-Ghani, annonce qu’il présentera dix blocs d’exploration de gaz aux entreprises américaines lors d’une prochaine visite aux États-Unis. Cette initiative intervient après plusieurs cycles de licences où la majorité des champs disponibles ont été attribués à des entreprises chinoises, laissant des blocs inexploités.
Le projet vise à diversifier les partenariats énergétiques de l’Iraq et à réduire la dépendance aux importations de gaz, en particulier celles en provenance d’Iran, essentielles pour l’approvisionnement en énergie des centrales électriques. En outre, l’Iraq prévoit de lancer un nouveau projet gazier d’ici la fin de l’année sur le champ pétrolier d’Al-Faihaa dans le sud du pays, avec une capacité de production estimée à 125 millions de pieds cubes standards (mscf). Ce projet fait partie d’une stratégie plus vaste qui inclut également des accords récents pour développer 13 blocs pétroliers et gaziers, renforçant l’infrastructure énergétique locale.

Expansion des compagnies pétrolières au Kurdistan malgré les restrictions

Pendant ce temps, les compagnies pétrolières opérant dans le Kurdistan continuent d’élargir leurs activités. DNO, une société norvégienne, mobilise une nouvelle plateforme de forage sur le site de Tawke, augmentant la production à 79 800 b/j au deuxième trimestre 2024. Cette expansion marque une reprise notable après les ralentissements précédents, bien que les contraintes d’exportation persistent en raison de la fermeture de l’oléoduc vers la Turquie.
D’autres acteurs comme Shamaran Petroleum et Gulf Keystone adoptent des stratégies similaires, en intensifiant leurs opérations de transport par camion pour acheminer le brut vers le marché local, compensant l’absence d’exportations régulières. Gulf Keystone rapporte une amélioration de sa situation financière et un retour à des flux de trésorerie positifs pour le premier semestre 2024, tout en ajustant ses opérations face aux réalités du marché.

Implications pour la conformité de l’Iraq aux quotas de l’OPEP+

La montée en puissance de la production pétrolière kurde pose un défi direct aux efforts de l’Iraq pour respecter ses engagements au sein de l’OPEP+. SOMO conteste les chiffres de production publiés par les compagnies internationales dans la région du Kurdistan, les estimant inférieurs à ceux annoncés. Cette incertitude rend difficile le contrôle de la production totale et la conformité aux quotas fixés, exacerbant les tensions entre Erbil et Bagdad.
En réponse à ces difficultés, Bagdad intensifie la pression sur le KRG en réaffirmant que toute production supplémentaire au-delà de 46 000 b/j devrait être accompagnée de paiements au gouvernement fédéral. Cette mesure vise à dissuader toute tentative du KRG d’augmenter sa production de manière autonome sans coordination avec le gouvernement central.

Marché intérieur et défis logistiques

Face à la fermeture continue de l’oléoduc vers Ceyhan en Turquie, les producteurs kurdes cherchent des alternatives sur le marché intérieur. Le brut est vendu localement à des prix variant de 28 à 40 dollars le baril, bien en deçà des tarifs internationaux. Les raffineries locales traitent le pétrole brut pour en faire des produits comme le gasoil et le diesel, tandis que certains volumes traversent illégalement les frontières vers l’Iran et la Syrie.
Les autorités locales, quant à elles, ferment des installations de raffinage illégales et imposent des exigences de protection environnementale aux raffineries non agréées. Ces actions montrent une tentative de réguler un marché local de plus en plus diversifié mais également difficile à contrôler dans un contexte d’incertitude politique et économique.

Stratégies d’avenir et enjeux géopolitiques

Le maintien de la fermeture de l’oléoduc reliant le Kurdistan à la Turquie et les incertitudes sur sa réouverture ajoutent à la complexité de la situation énergétique de l’Iraq. Une reprise des exportations par cette voie pourrait encore compliquer les efforts de conformité de l’Iraq avec l’OPEP+, créant un dilemme pour Bagdad. Dans ce contexte, l’approche de diversification énergétique et de réduction de la dépendance aux importations par l’attrait d’investissements américains apparaît comme une stratégie pragmatique pour sécuriser l’avenir énergétique du pays.
Les enjeux énergétiques de l’Iraq continuent d’évoluer dans un environnement marqué par des rivalités internes et des dynamiques internationales complexes. Les efforts pour équilibrer la production pétrolière, respecter les engagements internationaux et attirer de nouveaux partenaires économiques définiront la trajectoire future du pays sur la scène énergétique mondiale.

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