La production industrielle en Allemagne est repartie en baisse en juillet, surtout dans les secteurs énergivores, tandis que les pénuries de biens intermédiaires continuent de peser, selon des chiffres provisoires publiés mercredi.
Le secteur manufacturier, pilier de la première économie européenne, a produit 0,3% de moins sur un mois en données corrigées des variations saisonnières, après un rebond de 0,8% observé en juin, selon un communiqué de l’institut de statistique Destatis. Ce dernier a révisé la valeur du mois de juin en hausse, annoncée initialement en hausse de 0,4%.
L’activité industrielle faiblit depuis le printemps dans la lignée de la, guerre d’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.
“La production dans les industries à forte intensité énergétique” comme la chimie où la métallurgie “a considérablement diminué” en juillet, de 1,9% sur un mois et de près de 7% depuis février, détaille Destatis.
L’explosion en cours des prix d’énergie contraint un nombre croissant de PME à suspendre leur activité. Or, ces entreprises “ont été complètement oubliées” par le gouvernement de coalition allemand qui a annoncé dimanche un troisième plan de soutien face à l’inflation, selon Marc Tenbieg, directeur du lobby des PME en Allemagne, interrogé mercredi par la chaîne publique ZDF.
Près d’une entreprise sur deux, soit 47,5%, compte par ailleurs répercuter la hausse des coûts en augmentant les prix, selon une enquête de l’institut Ifo publiée mercredi.
Sur un an, la production a baissé de 1,1% en juillet, a ajouté Destatis. Les chaînes d’approvisionnement restent perturbées à la suite de la guerre en Ukraine et la crise du Covid-19, avec pour conséquence un retard dans le traitement des commandes.
Le pire pourrait encore venir avec l’arrêt “complet” des livraisons de gaz russe vers l’Allemagne qu’annoncé par le géant russe Gazprom la semaine dernière sous le prétexte de problèmes techniques.
Sans gaz russe, la valeur du PIB allemand pourrait se contracter de 1,5% en 2022 et de 2,7% en 2023, a prévenu le FMI.