Le Ministère russe de l’Économie prévoit une importante baisse de la production et des exportations d’hydrocarbures en 2022. Les producteurs russes subissent la guerre en Ukraine et doivent faire face aux nombreuses sanctions occidentales. Ainsi, les estimations du ministère montrent le remodelage du secteur énergétique du pays.
L’invasion de l’Ukraine impacte le pétrole russe
Chute de la production
Le scénario actuel prévoit une chute de la production de pétrole de 9,3 % en 2022. Elle doit atteindre 475,3 millions de tonnes, soit quelque 9,55 millions de barils par jour. Cette chute s’explique par la crainte des acheteurs européens. De fait, nombreux sont ceux qui cherchent des alternatives au pétrole russe. Par ailleurs, les compagnies occidentales mettent fin à leur collaboration avec leurs partenaires russes.
Baisse des exportations
De surcroît, le contexte géopolitique affecte les exportations russes. Elles devraient diminuer de 1,2 % pour atteindre 228,3 millions de tonnes. Cette baisse est d’autant plus importante en ce qui concerne les produits pétroliers. Celles-ci devraient diminuer de 20 %, à 115,3 millions de tonnes en 2022.
Les prix du brut russe en forte baisse
En outre, cette réticence impacte également les prix du baril de son pétrole Oural. Comparé aux autres bruts, ce dernier se négocie à des différentiels records. Selon Platts, le 18 mai, il était évalué à $75,45/b, contre 111,325 $/b pour le Brent.
À titre de comparaison, à la veille de l’invasion de l’Ukraine, l’Oural était à 90,72 $/b contre 100,48 $/b pour le Brent. Selon le ministère de l’Économie russe, les prix de l’Oural devraient chuter à 80,10 $/b en 2022.
Le gaz russe aussi concerné par le contexte
Des prix records
Les inquiétudes quant à l’approvisionnement, liées à la guerre en Ukraine, débouchent sur une flambée des prix du gaz en Europe. Le prix mensuel à terme du TTF a atteint un sommet le 8 mars. Il était alors évalué à 212,15 /MWh selon S&P Global Commodity Insights. Le 18 mai, il était évalué à 89,10 €/MWh.
Le ministère de l’Économie russe prévoit une forte hausse des prix en ce qui concerne les exportations de gaz russe vers les pays hors CEI. Ils devraient augmenter de 72 % pour atteindre $523,30/1 000 mètres cubes en 2022.
Les prix contractuels, y compris au sein de la CEI, devraient également augmenter. Selon les prévisions, l’augmentation serait de 65 % pour atteindre les $453/1 000 mètres cubes en 2022.
En réponse aux sanctions européennes, Moscou a introduit un nouveau mécanisme de paiement. Celui-ci est basé sur le rouble. Suite à ce mécanisme, Gazprom avait coupé l’approvisionnement de la Pologne et de la Bulgarie, qui refusaient de s’y plier.
En outre, le 10 mai, l’Ukraine a déclaré un cas de force majeur concernant les flux de gaz russe arrivant dans le pays via Sokhranivka. Ainsi, le gaz russe ne transite plus que par un seul point d’entrée en Ukraine, à Sudzha.
Une diminution des exportations et de la production
Pour l’année 2022, le ministère de l’Économie s’attend à une chute de 10 % concernant les exportations de gaz naturel. Elles devraient redescendre à 185 Bcm. De fait, les exportations via l’Ukraine avaient d’abord augmenté suite au conflit mais celles-ci ont chuté en avril et en mai. Néanmoins, il s’attend à une hausse de 5,5 % des exportations de GNL à 330,7 millions de tonnes.
De plus, la production russe de gaz devrait subir le même sort. Le ministère de l’Économie prévoit une baisse de 5,6 % en 2022. Ainsi, elle atteindrait 720,9 Bcm. À titre de comparaison, l’année dernière, la production de Gazprom s’élevait à 515 Bcm. La production atteignait alors sont plus haut niveau en 13 ans.