Les frappes russes ciblant les infrastructures énergétiques ont durement affecté la production nationale de gaz en Ukraine, a indiqué le Premier ministre Denys Chmygal, selon une déclaration diffusée par son service de presse le 29 avril. Kiev envisage désormais d’accroître ses importations pour compenser cette perte.
Des attaques ciblées contre les infrastructures gazières
Depuis le début de l’offensive militaire lancée en 2022, la Russie a intensifié ses frappes sur les infrastructures énergétiques, visant en priorité les sites électriques. Selon des médias ukrainiens, l’hiver dernier a marqué un changement de stratégie, avec des attaques concentrées sur les sites de production de pétrole et de gaz. Les installations situées principalement dans les régions de Poltava et de Kharkiv figurent parmi les plus touchées.
Le Premier ministre Denys Chmygal a précisé que les attaques hivernales ont « infligé des pertes qui se montent à presque 50% de l’ensemble de la production ». La réduction des capacités de production contraint désormais l’Ukraine à envisager un recours accru aux importations de gaz pour garantir ses besoins énergétiques à l’approche du prochain hiver.
Mesures pour relancer la production nationale
Pour répondre à la crise énergétique, le gouvernement ukrainien prévoit de diversifier les sources d’approvisionnement et de simplifier les procédures pour les entreprises privées opérant dans le secteur. Cette stratégie vise à « accélérer » la reprise de la production intérieure, selon les propos du Premier ministre.
Avant ces événements, la production de gaz ukrainienne avait déjà subi une contraction de 6% en 2022, année du début de l’invasion russe. Elle avait enregistré une légère reprise de 2% en 2024, atteignant plus de 19 milliards de mètres cubes selon des données d’experts cités par les médias ukrainiens.
La dépendance énergétique en question
Pour la première fois de son histoire, l’Ukraine a traversé l’hiver 2024 en s’appuyant uniquement sur son propre gaz, selon la compagnie nationale Naftogaz. Historiquement dépendante du gaz russe, l’Ukraine a entrepris depuis une décennie un processus de diversification de ses fournisseurs et de développement de sa production nationale.
Fin mars, les médias ukrainiens estimaient que le pays avait perdu près de 40% de ses capacités de production de gaz et serait obligé d’importer des volumes considérables pour assurer la sécurité énergétique de l’hiver prochain.