La dernière projection du programme Oil Sands Dialogue de S&P Global Commodity Insights, publiée le vingt-quatre juin, table sur une moyenne record de trois virgule cinq mn de barils par jour en 2025, soit cinq % de plus qu’en 2024. La firme anticipe trois virgule neuf mn en 2030, hausse de 100000 barils quotidiens par rapport à son précédent scénario. Il s’agit de la quatrième révision haussière annuelle consécutive.
Optimisation et coûts
Les capacités supplémentaires proviendront surtout d’ajustements sur sites existants plutôt que de nouveaux projets à forte dépense initiale. S&P Global Commodity Insights estime pour 2025 un coût à mi-cycle compris entre 18 $/b et 45 $/b West Texas Intermediate (WTI), pour une moyenne de 27 $/b. Ces seuils restent inférieurs aux cours du marché, même après le repli de cette année. L’optimisation devient ainsi la principale source de croissance.
« La croissance malgré la volatilité des prix prouve la solidité économique du pétrole non conventionnel canadien », explique Kevin Birn, analyste principal Canada chez S&P Global Commodity Insights. Il note que plus de trois virgule huit mn de capacités ont été ajoutées entre 2001 et 2017. Chaque débottlenecking accroît le débit sans nouveaux chantiers lourds. Ces leviers devraient, selon lui, soutenir l’expansion cette décennie.
Capacité d’exportation et plateau futur
La hausse attendue relance le débat sur la disponibilité des oléoducs. Sans capacité d’exportation additionnelle, S&P Global Commodity Insights estime que les contraintes pourraient réapparaître dès l’an prochain et alourdir les rabais appliqués au brut canadien. Les producteurs préparent des options ferroviaires pour atténuer le risque. Toutefois, ces solutions restent plus coûteuses que le transport par pipeline.
Au-delà de 2030, la production devrait se stabiliser autour de trois virgule sept mn de barils par jour, 100000 barils au-dessus de l’ancienne estimation. « Les optimisations demeurent rentables même lorsque les prix reculent », observe Celina Hwang, directrice des marchés du pétrole brut chez S&P Global Commodity Insights. Les coûts d’exploitation bas renforcent la résilience du secteur. Un plateau prolongé reste donc plausible si les contraintes logistiques sont résolues.