La production de gaz naturel aux États-Unis va atteindre un niveau historique dès l’an prochain, avant de connaître un léger repli en 2026, indique l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy Information Administration, EIA) dans son rapport mensuel Short-Term Energy Outlook publié le 8 juillet. Selon l’agence, la production américaine de gaz sec passera à 105,9 milliards de pieds cubes par jour (bcfd) en 2025, comparativement à 103,2 bcfd estimés pour 2024. La consommation intérieure du pays connaîtra également une hausse notable, atteignant un pic historique à 91,4 bcfd, contre 90,5 bcfd en 2024. Toutefois, ces deux indicateurs baisseront légèrement dès 2026, à 105,4 bcfd pour la production et 91,1 bcfd pour la consommation.
Croissance des exportations de gaz naturel liquéfié
Par ailleurs, l’EIA prévoit une augmentation significative des exportations américaines de gaz naturel liquéfié (Liquefied Natural Gas, LNG). Selon ses estimations, les volumes d’exportations atteindront 14,6 bcfd en 2025, contre 11,9 bcfd en 2024. Une croissance encore plus soutenue est anticipée pour l’année 2026, avec des exportations qui devraient s’élever à 16 bcfd. Ces prévisions témoignent de l’augmentation constante de la demande mondiale de LNG, particulièrement depuis les terminaux américains situés dans le golfe du Mexique.
L’EIA souligne toutefois un ajustement de sa prévision concernant la demande intérieure. La projection de juillet 2025 pour la consommation américaine, à 91,4 bcfd, marque une légère révision à la hausse par rapport aux 91,3 bcfd prévus dans l’édition du mois de juin. La prévision de la production, quant à elle, demeure inchangée depuis juin. Ces ajustements mensuels témoignent des évolutions régulières des paramètres de marché intégrés dans les modèles prédictifs de l’EIA.
Retour modéré du charbon dans la génération électrique
Concernant le secteur électrique, l’agence anticipe une hausse de la consommation de charbon en 2025, entraînant une augmentation temporaire de la production charbonnière nationale. Celle-ci devrait atteindre 519,9 millions de tonnes courtes en 2025, contre 512,1 millions prévues en 2024, année où la production atteindrait son niveau le plus bas depuis 1964. Dès 2026, la production de charbon retombera néanmoins à 475,1 millions de tonnes, soit le plus faible niveau enregistré depuis 1962.
En lien avec ces évolutions énergétiques, l’agence prévoit une hausse provisoire des émissions de dioxyde de carbone (CO₂) provenant des combustibles fossiles. Ces émissions atteindraient 4,836 milliards de tonnes métriques en 2025, contre 4,777 milliards en 2024. La tendance se renverserait dès 2026, avec un recul prévu à 4,775 milliards de tonnes métriques, en raison du ralentissement de la consommation des principaux combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel.
Dynamique des marchés énergétiques américains
La projection mensuelle de l’EIA constitue un indicateur essentiel pour les opérateurs du marché énergétique et financier américain. Ces données permettent aux entreprises et aux investisseurs du secteur gazier, charbonnier et électrique d’adapter leurs stratégies commerciales à court et moyen terme. L’évolution des prévisions de production et de consommation constitue notamment un outil précieux pour la gestion du risque et la prise de décisions stratégiques dans un contexte concurrentiel.
Les acteurs économiques vont désormais surveiller avec attention les prochains rapports de l’EIA pour déterminer la pérennité de ces prévisions. Toute variation significative pourra impacter directement leurs investissements et leurs opérations sur le terrain. Ce contexte oblige à une veille permanente et rigoureuse, particulièrement sensible à la volatilité du marché international des énergies fossiles.