La Pologne repense au rôle du gaz dans la transition vers l’abandon du charbon. Il s’agit d’un moyen de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est ce qu’a déclaré, ce jeudi, le sous-secrétaire d’État au climat polonais, Adam Guibourgé-Czetwertyński.
La Pologne, encore très dépendante de la Russie
Face à la guerre en Ukraine, l’Europe essaye de se détourner de la Russie. En effet, l’Union européenne importe 40 % de son gaz depuis la Russie, 27 % de son pétrole et 46 % de son charbon. Pour la Pologne, les chiffres sont plus élevés.
La Russie fournit 55 % du gaz polonais, 66 % de son pétrole et 75 % de son charbon Or, le charbon, combustible fossile le plus polluant, produit 70 % de l’électricité polonaise. Adam Guibourgé-Czetwertyński déclare :
« Si nous voulons le faire à court terme, nous allons devoir reconsidérer les plans que nous avons forgés par le passé. Si l’on regarde la situation législative actuelle de la Pologne, elle nous pousse très clairement vers une plus grande consommation de gaz. Nous examinons à nouveau cette question pour voir comment nous pouvons réduire notre dépendance au gaz pendant cette transition ».
Pour se détourner de la Russie, Varsovie doit trouver de nouveaux partenaires. En effet, le contrat entre la Pologne et Gazprom expire à la fin de l’année. Ainsi, le pays prévoit alors de remplacer le gaz russe par du gaz en provenance de Norvège. Un nouveau gazoduc reliant les deux pays devrait être prêt d’ici novembre.
L’UE veut réduire ses émissions
De fait, l’Union européenne prévoit de réduire ses émissions de 55 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Les membres de l’UE négocient de nouvelles politiques climatiques. Certains espèrent accélérer le processus pour faire face à la flambée des prix et à l’abandon du gaz russe. D’autres sont plus méfiants.
La Pologne doit donc trouver des alternatives moins polluantes. En décembre dernier, la Banque mondiale avait accordé un prêt de €250 millions pour soutenir sa sortie du charbon. La diminution de la part du gaz pourrait annoncer le développement de l’énergie nucléaire. Varsovie prévoit d’ailleurs de faire fonctionner sa première centrale nucléaire en 2023.