La Pologne a atteint un remplissage complet de ses installations de stockage de gaz naturel, a déclaré le ministre de l’Énergie Miłosz Motyka, positionnant le pays comme le plus avancé en matière de réserve stratégique dans l’Union européenne. Ce niveau de remplissage, fixé à 100 %, dépasse les exigences minimales réglementaires définies par les directives européennes en matière de préparation énergétique.
Le ministre a indiqué que cette capacité maximale constituait un élément de garantie dans le contexte de tensions persistantes sur les marchés énergétiques européens. Les directives actuelles de l’Union imposent aux États membres de remplir au moins 90 % de leurs stocks de gaz avant le début de la saison de chauffe. La Pologne a donc franchi ce seuil avec marge, anticipant les débats sur le renforcement du cadre réglementaire commun.
Un cadre juridique européen en cours d’évolution
Cette annonce intervient alors que les institutions européennes finalisent des révisions du règlement sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz, notamment en réponse aux ruptures d’approvisionnement constatées depuis 2022. La Commission européenne évalue actuellement la possibilité de rendre permanent l’obligation de remplissage annuel introduite en urgence au lendemain de l’invasion de l’Ukraine.
La Pologne, qui a cessé toute importation directe de gaz russe, s’est dotée d’infrastructures diversifiées telles que le terminal GNL de Świnoujście et plusieurs interconnexions transfrontalières. Ces équipements ont facilité l’atteinte du seuil maximal sans déroger aux règles d’accès équitable aux capacités de stockage, exigées par le droit européen.
Pressions pour renforcer les engagements collectifs
La semaine précédente, Miłosz Motyka a exhorté ses homologues de l’Union à renforcer les mesures collectives contre les importations d’hydrocarbures russes, en avançant d’un an la date limite actuelle de fin 2027 prévue pour le pétrole brut. Ce positionnement vise à accélérer la mise en conformité réglementaire des États membres face aux objectifs stratégiques de réduction de la dépendance énergétique.
Varsovie soutient également une révision des mécanismes de solidarité gazière entre États membres, estimant que la stabilité des stocks nationaux doit s’accompagner d’un encadrement juridique renforcé pour le partage de ressources en cas de crise d’approvisionnement.