La députée écologiste Sandrine Rousseau a jugé vendredi « absolument irresponsable » la « pause réglementaire européenne » en matière de normes environnementales réclamée jeudi par Emmanuel Macron, alors qu’il faut, selon elle, « les augmenter ».
« Crédit d’impôt industrie verte », refonte du bonus automobile: le président de la République a dévoilé jeudi sa stratégie pour « accélérer » la « réindustrialisation » de la France, appelant aussi l’Union européenne à faire « une pause réglementaire » en matière de normes environnementales.
Tollé à gauche
« C’est absolument irresponsable, s’est indignée la députée EELV sur franceinfo. On parle d’anéantissement de la biodiversité. On n’a pas à lever les normes environnementales. On a au contraire à les augmenter ». « Il n’y a pas de croissance verte, ça n’existe pas, donc il faut diminuer nos niveaux de consommation et c’est pas en produisant plus des trucs qu’on va appeler verts que c’est mieux », a-t-elle mis en garde, en exhortant à « changer notre modèle économique ».
« Emmanuel Macron pense qu’une croissance illimitée dans un monde fini est possible et ça n’est plus possible, on a une urgence qui est vraiment de modifier en profondeur nos modes de consommation et de production et d’aller vers la sobriété », a-t-elle insisté. « C’est tout l’inverse qu’il faut faire pour réindustrialiser le pays. Il faut harmoniser par le haut les normes sociales et environnementales, donc à l’échelle européenne, parce que le premier dumping et les premières délocalisations, c’est au sein de l’Europe », a estimé pour sa part sur franceinfo la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. « Il faut avoir une protection des frontières européennes pour taxer les produits qui ne seraient pas produits avec ces mêmes normes sociales et environnementales », a-t-elle ajouté.
Clarification de l’Élysée
Emmanuel Macron a appelé jeudi à « une pause réglementaire européenne » en matière de normes environnementales, estimant que l’Union européenne avait fait « plus que tous les voisins » et qu’elle avait désormais « besoin de stabilité ». L’Elysée a toutefois insisté sur le fait qu’Emmanuel Macron n’avait demandé ni une suspension, ni un moratoire et encore moins une abrogation « des normes actuelles en cours de discussion ». Le chef de l’Etat doit visiter vendredi l’usine Aluminium Dunkerque et officialiser de nouveaux investissements, dont l’implantation par le groupe taïwanais ProLogium d’une quatrième usine de batteries pour véhicules électriques en France, pour une entrée en production à partir de fin 2026.