La Norvège, devenue le premier fournisseur de l’Europe en gaz naturel à la place de la Russie, est “sceptique” à l’égard d’un plafonnement du prix du gaz prôné par une majorité de pays-membres de l’UE, a affirmé lundi son Premier ministre, Jonas Gahr Støre.
“Nous sommes d’accord pour avoir un dialogue encore plus étroit avec l’UE à l’avenir concernant les différentes propositions qui sont sur la table”, a dit M. Støre dans un communiqué, diffusé après un entretien téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
“Nous abordons les discussions avec l’esprit ouvert mais nous sommes sceptiques à l’égard d’un prix maximum pour le gaz”, a-t-il ajouté. “Un prix maximum ne changera rien au problème fondamental, à savoir qu’il y a trop peu de gaz en Europe”.
Réunis vendredi à Bruxelles, les ministres européens de l’Energie s’étaient dits favorables à une série de mesures d’urgence pour enrayer la flambée des factures de gaz et d’électricité, certains évoquant même un plafonnement du prix des importations de gaz dans l’UE.
Si la Commission européenne a proposé de plafonner le prix du gaz en provenance de Russie, plusieurs Etats dont l’Italie préconisent un plafonnement complet des prix du gaz acheté par l’UE, y compris le gaz naturel liquéfié (GNL).
La Norvège, qui a largement tiré parti de la flambée des cours exacerbée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, s’était jusqu’à présent montrée discrète sur la question d’un plafonnement du prix, renvoyant la balle aux compagnies pétrolières chargées de négocier les contrats.
Le pays scandinave a récemment supplanté la Russie au rang de premier fournisseur de gaz vers l’Europe grâce à une hausse de 8% de ses propres livraisons et, surtout, à la chute des livraisons russes.