articles populaires

La Namibie veut Investir dans l’énergie Solaire

La Namibie vient vendre son soleil en Europe pour se dessiner un avenir industriel. Le pays souhaite devenir autosuffisant et exportateur d'hydrogène et d'ammoniac d'ici 2030.

Partagez:

La Namibie est un pays africain désertique parmi les plus touchés par le réchauffement climatique. Il affiche son ambition de devenir un pays industriel autosuffisant en énergie solaire et même exportateur d’ici 2030, tout en aidant l’Europe à se décarboner via la production d’hydrogène et d’ammoniac.

La Namibie souhaite s’investir massivement dans l’énergie solaire

Le pays a “l’ambition de devenir incubateur d’une industrie du fuel de synthèse” en commençant par produire de l’énergie solaire, puis de l’hydrogène renouvelable, et de l’ammoniac décarboné, a expliqué à l’AFP James Mnyupe, conseiller économique de la présidence de Namibie qui a présenté mercredi à Paris la stratégie du pays. Les responsables namibiens sont venus en Europe “proposer leur soleil si extraordinaire”, a ajouté M. Mnyupe au cours d’un entretien à Rotterdam le 9 mai lors du salon World Hydrogen où le gouvernement namibien était également présent.

Le pays du sud de l’Afrique se cale sur les objectifs énergétiques présentés mercredi par l’Union européenne pour s’affranchir du gaz de la Russie. Si l’UE compte produire 10 millions de tonnes d’hydrogène d’origine renouvelable d’ici à 2030, elle compte aussi sur 10 millions de tonnes d’importation pour remplacer charbon, pétrole et gaz dans certains secteurs de l’industrie et des transports. “L’UE comprend qu’elle ne peut pas produire 20 millions de tonnes d’hydrogène en Europe, c’est impossible, nous n’avons pas assez de soleil et pas assez de vent, raison pour laquelle notre premier partenaire est l’Afrique” a souligné Jorgo Chatzimarkakis, secrétaire-général de l’association professionnelle européenne Hydrogen Europe depuis Rotterdam.

Le partenariat UE-Afrique en matière d’hydrogène

L’UE compte sur “le partenariat UE-Afrique en matière d’hydrogène” pour réduire son utilisation de gaz, et décarboner ses activités industrielles, à commencer par les grands ports où se concentrent des activités consommatrices de gaz naturel (sidérurgie, chimie..). De son côté, la Namibie a lancé les opérations, en sélectionnant en novembre dernier les opérateurs de sa future première unité de production d’électricité solaire: le consortium Hyphen composé d’un fonds d’investissement international (Nicholas Holdings) et du groupe énergétique allemand Enertrag, qui devrait produire quelque 5.000 MW à partir de 2026 à Tsau Khaeb.

L’équation sur laquelle se base le pays est simple: l’électricité solaire produite sur place servira, via un électrolyseur, à casser des molécules d’eau (dont le symbole est H20) de mer désalinisée pour produire de l’hydrogène (H) dit vert, car issu d’électricité renouvelable. Cet hydrogène se mélangera ensuite à l’azote (N) contenu à l’état naturel dans l’air pour produire de l’ammoniac (NH3). Il peut aussi bien servir de carburant pour certains gros bateaux en cours de développement, qu’à fabriquer des engrais agricoles, ou simplement pour faciliter le transport d’hydrogène “vers Rotterdam, l’Allemagne ou l’Afrique du Sud” selon M. Mnyupe. À condition d’avoir suffisamment d’investissements, d’entreprises européennes notamment, pour y parvenir.

“Les sécheresses nous tuent”

Avec une auto-suffisance en électricité, “il se pourrait” que la Namibie devienne “un exportateur net” d’électricité, veut croire M. Mnyupe. “Or, nous importons actuellement 60 à 70% de notre électricité, essentiellement d’Afrique du Sud”. Ce serait “le premier pas de l’émancipation économique”.

Il rejette les critiques sur le “néo-colonialisme” que pourrait recouvrir un tel partenariat euro-méditerranéen. “Cela peut vous paraître être du néo-colonialisme, mais il s’agit d’une opportunité de changement. C’est significatif d’une émancipation économique pour l’Afrique entière”, estime-t-il. “Ce que nous essayons de faire en Namibie est de présenter un environnement incitatif pour le secteur privé afin qu’il prenne des risque appropriés pour construire des projets rentables” ajoute le responsable namibien.

Dans le cadre de son futur développement industriel, la Namibie prévoit une “première” annonce d’investissement sur “un projet pilote” pendant le sommet de Davos du 22 au 26 mai, a indiqué M. Mnyupe. Face aux risques environnementaux d’un tel développement, le responsable namibien rappelle que son pays est l’un des “plus touchés par le réchauffement climatique”. Il souligne que tous les produits seront issus “d’énergies renouvelables” et que les activités “n’émettront pas de CO2”. “Nous avons des incendies, et les sécheresses nous tuent sur le plan de l’électricité, car nous dépendons de l’hydro-électricité” a-t-il ajouté.

Les entreprises chinoises sont “en train de taper à nos portes et veulent être inclues” précise-t-il. En ajoutant que son pays travaillerait “avec tous ceux qui s’alignent sur notre vision d’industrialiser la Namibie”.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Une enquête menée en 2023 par la DGCCRF révèle que près des deux tiers des fournisseurs d'électricité et de gaz contrôlés présentaient des clauses contractuelles abusives ou illicites, affectant potentiellement les droits des consommateurs.
Le Département de l'Énergie des États-Unis accorde à Pacific Gas and Electric un prêt pour moderniser les infrastructures, intégrer davantage de renouvelables et améliorer la fiabilité du réseau.
Le Département de l'Énergie des États-Unis accorde à Pacific Gas and Electric un prêt pour moderniser les infrastructures, intégrer davantage de renouvelables et améliorer la fiabilité du réseau.
Donald Trump a signé un ordre exécutif visant à stimuler l’exploitation du pétrole, du gaz et d’autres ressources naturelles sur les terres fédérales d’Alaska, renversant d’importantes restrictions de l’administration précédente.
Donald Trump a signé un ordre exécutif visant à stimuler l’exploitation du pétrole, du gaz et d’autres ressources naturelles sur les terres fédérales d’Alaska, renversant d’importantes restrictions de l’administration précédente.
Alors que les États-Unis envisagent une nouvelle sortie de l'accord de Paris, les grandes puissances économiques s’organisent pour maintenir un leadership dans un secteur énergétique en pleine transformation.
Alors que les États-Unis envisagent une nouvelle sortie de l'accord de Paris, les grandes puissances économiques s’organisent pour maintenir un leadership dans un secteur énergétique en pleine transformation.
Zhecho Stankov, nouveau ministre de l’Énergie de Bulgarie, met l’accent sur la sécurité énergétique et la diversification des approvisionnements, tout en s’alignant sur les objectifs européens de transition durable.
Le plan du gouvernement indonésien visant à convertir 20 millions d'hectares de forêts pour l'alimentation et l'énergie suscite de vives critiques des ONG, qui dénoncent un projet aux conséquences environnementales irréversibles.
Le plan du gouvernement indonésien visant à convertir 20 millions d'hectares de forêts pour l'alimentation et l'énergie suscite de vives critiques des ONG, qui dénoncent un projet aux conséquences environnementales irréversibles.
En 2024, la production d’électricité française franchit un cap inédit : 95 % d’énergie bas carbone, grâce au nucléaire et aux renouvelables. Un record qui marque un tournant stratégique dans la politique énergétique nationale.
En 2024, la production d’électricité française franchit un cap inédit : 95 % d’énergie bas carbone, grâce au nucléaire et aux renouvelables. Un record qui marque un tournant stratégique dans la politique énergétique nationale.
Au Nigeria, une explosion tragique d’un camion-citerne a coûté la vie à 98 personnes et blessé 69 autres. Cet incident met en lumière les défis de sécurité et les conséquences socio-économiques des réformes en cours.
Au Nigeria, une explosion tragique d’un camion-citerne a coûté la vie à 98 personnes et blessé 69 autres. Cet incident met en lumière les défis de sécurité et les conséquences socio-économiques des réformes en cours.
Donald Trump annonce un retrait des États-Unis de l'accord de Paris et décrète une « urgence énergétique » nationale, menaçant les efforts mondiaux de lutte contre le réchauffement climatique.
Une entité bosnienne adopte un texte pour construire un gazoduc vers la Croatie. Cette mesure vise à diversifier l’approvisionnement et à réduire la dépendance au gaz russe, sous l'impulsion remarquée de la diplomatie américaine.
Une entité bosnienne adopte un texte pour construire un gazoduc vers la Croatie. Cette mesure vise à diversifier l’approvisionnement et à réduire la dépendance au gaz russe, sous l'impulsion remarquée de la diplomatie américaine.
Les tarifs réglementés de l’électricité reculent de 15%. Des millions de ménages et de petites entreprises sont concernés. La Commission de Régulation de l’Énergie valide cette évolution malgré la fin du bouclier tarifaire et la hausse du Turpe.
Les tarifs réglementés de l’électricité reculent de 15%. Des millions de ménages et de petites entreprises sont concernés. La Commission de Régulation de l’Énergie valide cette évolution malgré la fin du bouclier tarifaire et la hausse du Turpe.
Lors de son audition au Sénat, Chris Wright, candidat de Donald Trump à l'Énergie, a surpris en reconnaissant le changement climatique tout en défendant une croissance énergétique mêlant renouvelables et fossiles.
Lors de son audition au Sénat, Chris Wright, candidat de Donald Trump à l'Énergie, a surpris en reconnaissant le changement climatique tout en défendant une croissance énergétique mêlant renouvelables et fossiles.
Critiquée par des figures politiques, l’Ademe défend sa gestion de 3,5 milliards d’euros consacrés à la transition écologique, en collaboration avec l’État et les collectivités locales.
Le cycle APA 2024 marque un tournant pour l’énergie norvégienne, avec l’attribution de 53 licences réparties entre 20 entreprises. Ces nouvelles opportunités visent à maintenir la compétitivité et l’innovation dans un secteur clé de l’Europe.
Le cycle APA 2024 marque un tournant pour l’énergie norvégienne, avec l’attribution de 53 licences réparties entre 20 entreprises. Ces nouvelles opportunités visent à maintenir la compétitivité et l’innovation dans un secteur clé de l’Europe.
Great River Energy collabore avec Prisma Photonics pour surveiller en temps réel 90 miles de lignes électriques aux États-Unis, renforçant la résilience face aux aléas climatiques et aux interruptions réseau.
Great River Energy collabore avec Prisma Photonics pour surveiller en temps réel 90 miles de lignes électriques aux États-Unis, renforçant la résilience face aux aléas climatiques et aux interruptions réseau.
En France, Carrefour et dix fédérations contestent un décret imposant la couverture de 50 % des parkings extérieurs avec des ombrières photovoltaïques, dénonçant des délais irréalistes et des impacts économiques lourds.
En France, Carrefour et dix fédérations contestent un décret imposant la couverture de 50 % des parkings extérieurs avec des ombrières photovoltaïques, dénonçant des délais irréalistes et des impacts économiques lourds.
Dans les Landes, des opposants tentent de freiner la construction d’une ligne électrique à très haute tension reliant la France et l’Espagne, un projet estimé à 3 milliards d’euros.
L'Agence Internationale de l'Énergie met en avant les ambitions des Pays-Bas pour augmenter leur capacité éolienne offshore, tout en soulignant les défis à relever pour sécuriser leur transition énergétique.
L'Agence Internationale de l'Énergie met en avant les ambitions des Pays-Bas pour augmenter leur capacité éolienne offshore, tout en soulignant les défis à relever pour sécuriser leur transition énergétique.
Le Bureau de la Gestion de l'Énergie Océanique augmente les sanctions environnementales pour les opérations offshore, visant à garantir la conformité des acteurs du secteur.
Le Bureau de la Gestion de l'Énergie Océanique augmente les sanctions environnementales pour les opérations offshore, visant à garantir la conformité des acteurs du secteur.
Un tribunal kazakh a condamné NCOC, consortium international pétrolier, à payer 6,6 millions USD pour torchage excessif de gaz sur le champ de Kachagan, mettant en lumière les enjeux environnementaux régionaux.
Un tribunal kazakh a condamné NCOC, consortium international pétrolier, à payer 6,6 millions USD pour torchage excessif de gaz sur le champ de Kachagan, mettant en lumière les enjeux environnementaux régionaux.
Le gouvernement mauritanien et la Millennium Challenge Corporation ont signé un accord de subvention de 27 millions USD. Ce financement vise à moderniser les infrastructures électriques et renforcer la résilience climatique dans le pays.
Malgré des engagements climatiques ambitieux, les États-Unis n'ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre que de 0,2 % en 2024. Un rapport du Rhodium Group pointe une trajectoire préoccupante pour atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris.
Malgré des engagements climatiques ambitieux, les États-Unis n'ont diminué leurs émissions de gaz à effet de serre que de 0,2 % en 2024. Un rapport du Rhodium Group pointe une trajectoire préoccupante pour atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, voit ses attributions modifiées, mais reste en charge de la lutte climatique et de la décarbonation malgré la perte du contrôle direct sur l'énergie.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, voit ses attributions modifiées, mais reste en charge de la lutte climatique et de la décarbonation malgré la perte du contrôle direct sur l'énergie.
L’arrivée de Justin Trudeau en 2015 symbolisait l’espoir d’un Canada leader mondial du climat. Près de dix ans plus tard, il quitte la scène politique, laissant derrière lui un bilan controversé. Taxe carbone, transition énergétique et tensions provinciales ont marqué son mandat. Alors que les conservateurs dominent les sondages, le pays est à l’aube d’un possible virage dans sa politique climatique.
L’arrivée de Justin Trudeau en 2015 symbolisait l’espoir d’un Canada leader mondial du climat. Près de dix ans plus tard, il quitte la scène politique, laissant derrière lui un bilan controversé. Taxe carbone, transition énergétique et tensions provinciales ont marqué son mandat. Alors que les conservateurs dominent les sondages, le pays est à l’aube d’un possible virage dans sa politique climatique.

Publicite