L’arrêt des livraisons de gaz russe à la région séparatiste de Transdniestrie en Moldavie, survenu le 1er janvier 2025, a gravement perturbé l’activité économique locale. Selon Sergueï Obolonik, gestionnaire des affaires économiques des autorités prorusses, les entreprises industrielles ont réduit leurs opérations de 80 %, tandis que les infrastructures essentielles peinent à rester opérationnelles.
Un différend financier à l’origine de la crise
Le conflit énergétique trouve son origine dans une dispute financière entre Gazprom, le géant russe de l’énergie, et les autorités moldaves. La Transdniestrie, qui bénéficiait de gaz sans effectuer directement de paiements, reportait cette obligation sur Chisinau, la capitale moldave. Cette situation a généré une dette importante envers Gazprom, poussant ce dernier à suspendre ses livraisons.
Malgré les négociations en cours, aucune solution durable n’a été trouvée, plongeant les 450 000 habitants de cette région dans une crise énergétique et économique aiguë.
Conséquences sur les infrastructures locales
Les coupures de gaz ont contraint les autorités locales à adopter des mesures strictes pour limiter les dommages. Les écoles et jardins d’enfants, au nombre de 131 et 147 respectivement, ont été déconnectés du réseau, tandis que les examens universitaires seront organisés exclusivement en ligne.
Le secteur privé, principalement axé sur l’industrie manufacturière, est à l’arrêt, à l’exception des entreprises alimentaires. Les autorités locales ont conseillé à la population de rationner leur consommation énergétique et d’éviter tout usage de chauffage artisanal.
La Moldavie face à une pression géopolitique
Bien que la Moldavie, soutenue par la Roumanie, reste épargnée directement par cette coupure, elle dépend largement de l’électricité produite par la centrale de Cuciurgan, située en Transdniestrie. Les autorités moldaves ont dénoncé cette décision comme un « chantage énergétique », intensifiant les tensions politiques entre Chisinau et Moscou.
L’arrêt des livraisons met également en lumière les fragilités structurelles de la région et pourrait inciter les investisseurs internationaux à reconsidérer leurs engagements. Pour la Moldavie, la sécurisation de nouvelles sources d’approvisionnement en énergie devient une priorité stratégique.
Impact à long terme sur le secteur industriel
La paralysie des activités industrielles en Transdniestrie pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie régionale. La dépendance au gaz russe, combinée à l’absence de reconnaissance internationale, complique la recherche d’alternatives énergétiques viables. Les experts estiment que cette situation pourrait durer plusieurs mois, entraînant une perte de compétitivité pour les entreprises locales.