La réélection de Maia Sandu, avec 55,33 % des suffrages lors du second tour de l’élection présidentielle, réaffirme le positionnement pro-européen de la Moldavie. Face à Alexandr Stoianoglo, son adversaire prorusse qui a recueilli 44,67 % des voix, Maia Sandu incarne une direction politique orientée vers l’Union européenne, malgré une instabilité énergétique et les tensions géopolitiques régionales.
Un scrutin sous haute surveillance
L’élection a été marquée par de nombreuses accusations d’ingérence extérieure, notamment des cyberattaques et des achats présumés de votes, imputées à des acteurs prorusses. Ces tentatives de déstabilisation n’ont pas empêché Maia Sandu de remporter une victoire nette, portée par une mobilisation forte des électeurs urbains et de la diaspora. Cependant, les régions rurales et autonomes, telles que la Transdniestrie et la Gagaouzie, restent ancrées dans une dynamique prorusse, reflétant des fractures internes persistantes.
Une crise énergétique exacerbée
La dépendance énergétique de la Moldavie constitue un défi stratégique majeur. La centrale thermique de Cuciurgan, située en Transdniestrie, fournit 70 % de l’électricité du pays et repose sur des approvisionnements en gaz russe. La décision de l’Ukraine de ne pas renouveler le contrat de transit gazier complique davantage cette situation déjà tendue.
Le gouvernement moldave a accusé Gazprom de bloquer toute tentative de sécurisation des approvisionnements par des itinéraires alternatifs. Maia Sandu, tout en alertant sur l’ampleur de la crise, a renforcé ses appels à l’Union européenne pour une aide concrète et immédiate afin d’atténuer l’impact de cette dépendance critique.
Un chemin européen semé d’embûches
Depuis l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Union européenne en juin, la Moldavie a intensifié ses efforts pour se conformer aux exigences communautaires. Toutefois, le chemin reste complexe, les tensions géopolitiques et la fragilité économique constituant des obstacles de taille.
Maia Sandu devra également consolider l’unité nationale face aux disparités régionales et aux scepticismes internes sur l’intégration européenne. Ces défis exigent des réformes profondes et une gouvernance résiliente pour maintenir la stabilité et accélérer le processus d’adhésion.