La Moldavie, confrontée à des carences de gaz naturel, a signé un contrat d’achat avec la Pologne. Le pays se tourne pour la première fois vers un autre fournisseur que la Russie, à qui elle reproche d’avoir réduit le débit et augmenté ses prix.
La Moldavie en plein bras de fer avec la Russie
La société de services publics moldave Energocom a conclu un accord avec la compagnie étatique polonaise PGNiG portant sur l’achat d’un million de mètres cubes de gaz, a annoncé lundi soir le gouvernement moldave.
« Il s’agit du premier achat auprès de sources différentes dans l’histoire de la Moldavie », a-t-il précisé dans un communiqué, ajoutant que cette acquisition visait à « tester la faisabilité d’importer du gaz par des voies alternatives ».
Jusque-là, ce petit pays de 2,6 millions d’habitants, situé entre la Roumanie et l’Ukraine, s’approvisionnait exclusivement auprès de la Russie via sa région séparatiste pro-russe de Transnistrie et l’Ukraine. Mais des complications sont apparues depuis que le géant russe Gazprom a augmenté ses prix en octobre, un geste que le gouvernement moldave estime « injustifié et irréaliste » pour l’un des pays les plus pauvres d’Europe.
Un tiers de gaz en moins que d’habitude
Malgré l’extension in extremis du contrat d’approvisionnement avec la Russie en octobre, la Première ministre Natalia Gavrilita a déclaré vendredi que son pays recevait un tiers de gaz naturel en moins qu’habituellement.
De son côté, Moscou accuse Chisinau de retards de paiement et menace de fermer le robinet si un nouveau contrat n’est pas signé. Le vice-Premier ministre moldave Andrei Spinu doit négocier avec le patron de Gazprom Alexeï Miller mercredi à Moscou.
États d’urgence
En attendant, la Moldavie a déclaré l’état d’urgence jusqu’au 20 novembre, une mesure exceptionnelle qui lui permet de s’approvisionner en gaz dans d’autres pays d’Europe en évitant des procédures bureaucratiques. Les pénuries en Moldavie surviennent dans un contexte de flambée des prix du gaz en Europe que certains pays ont imputée à Moscou.
Des critiques du Kremlin soutiennent que Moscou a augmenté ses tarifs pour punir Chisinau après l’élection en 2020 de la présidente pro-européenne Maïa Sandu.