La crise énergétique qui frappe la Transdniestrie, région séparatiste prorusse de la Moldavie, met en lumière des tensions croissantes entre Chisinau et Moscou. Cette situation s’inscrit dans un contexte de différends financiers entre la Moldavie et Gazprom, avec une dette contestée dont les montants varient entre 9 millions de dollars selon Chisinau et 700 millions selon Moscou.
Une région au bord de l’effondrement énergétique
Privée de gaz russe depuis décembre dernier, la Transdniestrie fait face à des restrictions sévères. Les coupures nocturnes d’électricité et la fermeture d’entreprises locales affectent directement les 500 000 habitants de ce territoire. Vadim Krasnosselski, dirigeant de la Transdniestrie, a alerté sur le dépassement de 30 % des capacités électriques locales, évoquant un risque imminent de panne totale ou d’incendie.
Les habitants, confrontés à des températures hivernales rigoureuses, doivent recourir à des chauffages individuels ou au bois, ce qui accentue la pression sur les infrastructures électriques déjà fragilisées.
Conflits diplomatiques autour des approvisionnements
La Moldavie et la Russie s’accusent mutuellement d’aggraver la crise. Selon Dorin Recean, Premier ministre moldave, Moscou chercherait à déstabiliser la région en amont des élections législatives prévues en automne. La Russie, affirme-t-il, pourrait utiliser le gazoduc TurkStream pour alimenter la Transdniestrie, mais s’y refuserait.
En réponse, l’ambassade russe à Chisinau a dénoncé des « attaques de propagande » visant à décrédibiliser son rôle dans la région. Moscou accuse également la Moldavie de manipuler la dette gazière pour politiser la crise énergétique.
Un impact économique et social majeur
L’arrêt du gaz russe n’affecte pas uniquement la Transdniestrie. La Moldavie, bien que soutenue par des importations d’électricité roumaine, subit une flambée des prix de l’énergie, doublant les factures des ménages et des entreprises. Le gouvernement moldave espère obtenir une aide de l’Union européenne pour atténuer les impacts de cette crise sur son économie.
La centrale thermique de Cuciurgan, située en Transdniestrie, est un point névralgique. Cette infrastructure, qui fournissait jusqu’à 80 % de l’électricité moldave, ne fonctionne désormais qu’au charbon. Ses réserves devraient s’épuiser d’ici mi-février, accentuant les incertitudes sur la capacité de la région à maintenir un approvisionnement minimum.