Ivanhoe Mines a révisé à la hausse ses prévisions de consommation électrique pour le complexe cuprifère de Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo (RDC). Selon un communiqué publié fin novembre, la demande du site minier atteindra 347 mégawatts (MW) en décembre 2028, contre 208 MW prévus pour décembre 2025. Le complexe est exploité par Kamoa Copper SA, coentreprise regroupant Ivanhoe Mines, Zijin Mining Group et l’État congolais.
Apport de la centrale Inga II et soutien du réseau
Cette évolution s’inscrit dans le cadre du développement de l’infrastructure électrique régionale, notamment la remise en service de la turbine numéro cinq de la centrale hydroélectrique Inga II. Ce projet a été conduit par la Société nationale d’électricité (Snel) avec un appui technique et financier de Kamoa Copper. Dès le 10 novembre, le site a commencé à recevoir un premier flux de 50 MW. Cette capacité devrait augmenter à 100 MW au premier trimestre 2026, puis à environ 150 MW en 2027, en fonction de l’avancée des travaux de renforcement du réseau Inga–Kolwezi.
L’ensemble des investissements liés à l’alimentation électrique du complexe est estimé à $450mn. Ils devraient permettre à la Snel de fournir jusqu’à 210 MW au site d’ici fin 2027. En parallèle, Kamoa Copper prévoit de maintenir un approvisionnement de 100 MW via des importations, et d’y ajouter 60 MW grâce à deux projets solaires en cours de développement sur le périmètre minier.
Capacité maximale et stratégie industrielle
Les projections d’Ivanhoe Mines indiquent que la demande de 347 MW coïncidera avec le fonctionnement simultané des trois concentrateurs du site, la montée en puissance de la fonderie électrique, ainsi que l’optimisation métallurgique du Projet 95. Ce scénario est associé à une production annuelle située entre 550 000 et 600 000 tonnes de concentré de cuivre.
La fonderie a été officiellement mise en service le 21 novembre après plusieurs retards. Elle a une capacité nominale de 500 000 tonnes de concentrés par an. Toutefois, à la suite d’un épisode sismique survenu dans la mine souterraine de Kakula, Ivanhoe Mines a temporairement retiré ses prévisions de production pour les prochaines années.
Prévisions ajustées et livraisons futures
Kamoa Copper SA a revu à la baisse sa production pour 2025, qui est désormais attendue entre 370 000 et 420 000 tonnes, contre une estimation antérieure comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes. Le calendrier de montée en régime de la fonderie n’a pas encore été précisé.
La consolidation énergétique de Kamoa-Kakula et l’ajout de capacités locales de transformation sont considérés comme des étapes structurantes dans la stratégie industrielle du site. Elles permettent à l’exploitant d’intégrer en amont les besoins en électricité dans ses plans de production tout en sécurisant les flux énergétiques nécessaires à une exploitation à pleine capacité.