Le Sénégal et la Mauritanie ont franchi une étape décisive dans leur partenariat énergétique avec l’ouverture du premier puits du gisement gazier Grand Tortue/Ahmeyim (GTA). Ce projet, situé à la frontière maritime entre les deux pays, vise une production annuelle de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL).
Développé en partenariat avec les entreprises internationales BP et Kosmos Energy, ainsi que les entités publiques Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen, le projet représente un tournant majeur dans la stratégie énergétique des deux États. L’ouverture de ce puits marque le début d’une phase de tests, avec une commercialisation prévue dans les prochains mois, selon les acteurs du secteur.
Une stratégie énergétique conjointe
Le projet GTA s’inscrit dans une ambition commune de positionnement sur le marché énergétique mondial. Bien que les volumes prévus soient modestes en comparaison des grands exportateurs de gaz, il reflète une volonté de tirer parti des ressources naturelles pour dynamiser les économies locales.
Le Sénégal, qui a récemment lancé la production pétrolière à Sangomar, vise à diversifier ses sources de revenus et à accélérer son développement économique. De son côté, la Mauritanie voit dans ce projet une opportunité stratégique pour asseoir sa place sur la carte énergétique africaine.
Enjeux politiques et économiques
L’exploitation conjointe de GTA soulève également des questions de gouvernance et de transparence. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a réitéré son engagement en faveur d’une gestion responsable des ressources pétrolières et gazières, annonçant notamment un audit des contrats dans ce secteur. Cette démarche vise à maximiser les bénéfices pour les populations locales et à garantir un partage équitable des revenus.
Par ailleurs, la coopération entre les deux pays est perçue comme un modèle de partenariat bilatéral dans le domaine des ressources naturelles, un secteur souvent marqué par des tensions géopolitiques.
Des investissements significatifs
Le développement du projet GTA a mobilisé des investissements majeurs et repose sur des infrastructures offshore sophistiquées. Bien que le début de la production ait été retardé, les partenaires industriels estiment que cette étape marquera un tournant dans la rentabilité du projet.
Avec des exportations destinées principalement aux marchés internationaux, les retombées économiques pour les deux pays dépendront de leur capacité à sécuriser des contrats d’approvisionnement à long terme dans un contexte de concurrence accrue.