Depuis plusieurs années, la Lituanie et ses voisins baltes œuvrent pour leur indépendance énergétique. Le 8 février prochain marquera une étape décisive, avec la déconnexion définitive de leurs réseaux électriques du système russe. Dès le 9 février, ces trois pays intégreront le réseau continental européen, actant une intégration complète au marché énergétique de l’Union européenne (UE).
Une protection anticipée
Afin d’assurer la sécurité de cette transition, le gouvernement lituanien a décidé d’anticiper de trois mois le déploiement des mesures de surveillance sur le LitPol Link, l’interconnexion électrique reliant la Lituanie à la Pologne. Prévu initialement pour avril, ce dispositif sera opérationnel sous la responsabilité du Service de sécurité publique, selon le Premier ministre Gintautas Paluckas.
Des menaces récurrentes sur les infrastructures énergétiques
Les craintes de sabotage sont alimentées par des précédents récents dans la région. En décembre 2024, des câbles sous-marins entre l’Estonie et la Finlande ont été endommagés, entraînant une enquête visant un pétrolier soupçonné d’appartenir à la « flotte fantôme » russe. L’implication de Moscou dans ces actes de sabotage présumés alimente une vigilance accrue au sein des pays baltes et de leurs partenaires européens.
Un projet soutenu par l’Union européenne
Depuis leur indépendance de l’URSS en 1991, les réseaux électriques des pays baltes restaient connectés à la Russie, dépendant de Moscou pour leur régulation. En 2018, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont obtenu un soutien financier de l’Union européenne pour synchroniser leurs réseaux avec le système continental européen. Ce projet répond à un impératif stratégique : sécuriser leur approvisionnement énergétique et réduire leur exposition aux risques géopolitiques.
L’invasion de l’Ukraine en 2022 a renforcé cette volonté. Depuis cette date, les États baltes ont cessé d’acheter du gaz et de l’électricité russes, affirmant leur indépendance énergétique et politique.