La Libye prévoit d’augmenter sa production de pétrole brut à 1,6 million de barils par jour d’ici la fin de l’année 2026. L’objectif a été réaffirmé par la National Oil Corporation (NOC), qui supervise les opérations du secteur pétrolier, alors que la production actuelle s’élève à environ 1,38 million de barils par jour.
Des investissements ciblés pour restaurer les capacités
Pour atteindre ce seuil, le pays prévoit des investissements compris entre 3 et 4 milliards $ destinés à moderniser ses installations pétrolières. Les fonds serviront notamment à restaurer les capacités de production existantes, certaines infrastructures ayant été endommagées ou négligées au cours des dernières années de conflit.
Les efforts portent également sur la relance de champs matures et le développement de nouveaux blocs pétroliers, en partenariat avec des compagnies internationales. La NOC mène actuellement des discussions avec ExxonMobil Corporation et Chevron Corporation concernant des projets onshore et offshore.
Un appel d’offres inédit depuis 2008
Dans ce contexte, la Libye a lancé son premier appel d’offres pétrolier en 17 ans. Cette initiative est perçue comme une volonté d’attirer de nouveaux capitaux étrangers après une longue période d’instabilité. Le processus vise à accorder des licences d’exploration et de production à des opérateurs internationaux sur des blocs encore inexplorés.
L’importance du secteur pétrolier pour l’économie libyenne reste déterminante. Les hydrocarbures représentent environ 90 % des recettes budgétaires du pays et 95 % de ses exportations, selon les données officielles les plus récentes. La Banque centrale a confirmé que les revenus pétroliers demeurent en 2025 la principale source de devises pour l’État.
Une production tributaire du contexte sécuritaire
La Libye possède environ 48 milliards de barils de réserves prouvées, soit le plus grand volume en Afrique, selon l’Energy Information Administration (EIA) des États-Unis. Toutefois, atteindre l’objectif de 1,6 million de barils par jour dépendra étroitement de la stabilité politique et sécuritaire du pays.
Le territoire reste marqué par la présence de deux gouvernements rivaux et de groupes armés exerçant un contrôle localisé sur certaines infrastructures pétrolières clés. Dans ce contexte, la capacité à garantir un environnement réglementaire stable et à sécuriser les opérations reste une condition centrale pour les partenaires étrangers.