En Libye, quatre importants sites pétroliers ont repris leur activité dans la nuit du 10 au 11 janvier 2022, après trois semaines de fermeture forcée par des hommes affiliés aux Gardes des installations pétrolières (GIP).
La Libye négocie la réouverture des champs
« Les champs pétroliers situés dans le sud-ouest sont à nouveau opérationnels, de même que les installations transportant le gaz et le pétrole brut vers les terminaux » du nord-ouest de la Libye, affirme à l’AFP un responsable des GIP sous couvert d’anonymat.
La source ajoute que le gouvernement aurait écouté leurs revendications économiques et techniques d’amélioration de leurs conditions de travail.
Al-Charara, al-Feel, al-Wafa et al-Hamada
À l’issue d’une réunion à Tripoli avec des représentants des GIP du sud-ouest du pays, le chef du gouvernement de transition, Abdelhamid Dbeibah, « ordonne la réouverture immédiate des champs d’al-Charara, al-Feel, al-Wafa et al-Hamada ».
Il charge également une commission de se pencher sur les « difficultés qu’ils rencontrent dans l’accomplissement de leur mission ».
Le 20 décembre 2021, des hommes affiliés aux GIP avaient fermé de force quatre champs pétroliers majeurs, entraînant d’importantes pertes pour ce pays instable qui dépend presque exclusivement des revenus du pétrole, et dans une moindre mesure du gaz.
Pertes de 300.000 barils par jour
La fermeture de ces champs entraîne des pertes de « plus de 300.000 barils par jour », soit le tiers de la production nationale quotidienne, avait déploré la National Oil Corporation (NOC), forcée de déclarer l’état de « force majeure ».
Jusqu’à présent, la NOC n’a pas encore annoncé la levée de la « force majeure », une mesure qui permet une exonération de la responsabilité de la compagnie en cas de non-respect des contrats de livraison.
Elle annonce en revanche « l’arrêt des exportations depuis le terminal d’al-Sidra (est) car elle est incapable de remplacer les réservoirs détruits par les conflits » ces dernières années.
Hausse des stocks
Avec les intempéries empêchant le chargement des pétroliers, les stocks ont augmenté au terminal d’al-Sidra où les capacités de stockage sont insuffisantes, a-t-elle expliqué, preuve des difficultés persistantes que rencontre ce secteur vital pour l’économie libyenne.
La Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d’Afrique, tente de s’extirper d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe.